Le président de la Société Apollo de Godbout, Jean-Yves Bouffard, affirme qu’il n’est pas question de faillite pour le moment, même si cette option n’est pas exclue. « Ce n’est pas encore fait, mais c’est une possibilité », dit-il, en soulignant qu’elle sera inévitable si les démarches de financement demeurent vaines.
Faut-il rappeler que l’organisme sans but lucratif veut couler l’Apollo dans une baie de Godbout à l’eau particulièrement limpide afin d’en faire un récif artificiel pour la plongée sous-marine. Pour concrétiser ce projet de développement touristique et économique qui serait unique au Québec, il faut de l’argent. Or, en trouver est tout un défi.
En septembre 2019, la Société Apollo de Godbout est devenue propriétaire de ce rafiot d’une cinquantaine d’années mis au rancart par la Société des traversiers du Québec. Il a aussi obtenu un montant de 2 M$, soit ce que la société d’État avait versé pour le démantèlement du Camille-Marcoux il y a quelques années.
Les fonds devaient servir à nettoyer le navire et retirer tout ce qui devait l’être avant de le couler.
Or, il ne reste plus grand-chose de cette somme, entre autres parce que les travaux effectués par le Groupe Océan à Québec, à compter de la mi-janvier 2020, ont donné lieu à de mauvaises surprises qui ont coûté cher. « Personne ne savait combien il y avait des cochonneries à bord », laisse tomber Jean-Yves Bouffard, également maire de Godbout.
La Société Apollo possède encore un peu d’argent dans ses coffres, mais à peine pour quelques semaines de frais de quaiage. « Le Groupe Océan veut qu’on le sorte pour le 1er novembre, mais on n’a pas d’argent pour le déplacer », indique le président. Selon lui, dans son état actuel, le navire n’est même pas navigable. « Il faut le préparer pour le faire naviguer. »
La dernière chance?
Le vendredi 9 octobre, des représentants de l’organisme ont eu une rencontre par visioconférence avec un sous-ministre au ministère de l’Économie et de l’Innovation. Si le ministre Pierre Fitzgibbon accepte de soutenir financièrement le projet, le gouvernement fédéral pourrait embarquer à son tour.
Sinon, toutes les avenues possibles auraient été épuisées puisque la Société Apollo a déjà fait chou blanc auprès du ministère des Transports, de la Société des traversiers du Québec et du ministre responsable de la Côte-Nord, Jonatan Julien.
« On ne sait même pas ce qui va arriver. Dans quelques semaines, on va savoir où on s’en va, mais on ne passera pas l’hiver de même », assure Jean-Yves Bouffard.