Près de 80 manifestants disent non aux mesures sanitaires

Par Charlotte Paquet 2:39 PM - 11 octobre 2020
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osée Doucet et Simon Bouchard, deux des organisateurs du rassemblement, ont été les premiers à s'adresser à la foule.

Près de 80 personnes se sont réunies au parc des Pionniers à Baie-Comeau, dimanche, afin de dénoncer l’imposition de consignes sanitaires par le gouvernement du Québec et les autorités de la santé publique, consignes qui, selon les organisateurs, n’ont pas raison d’être.

À l’instar de citoyens d’un peu partout au Québec qui ont démontré leur désaccord, ces dernières semaines, aux mesures mises en place pour lutter contre la pandémie, aujourd’hui, c’était au tour de la région de la Côte-Nord d’accueillir un rassemblement pacifique, bien encadré par une forte présence policière puisque pas moins de 18 agents étaient disséminés sur le site. Quelques personnes ont fait le voyage de Sept-Îles à Baie-Comeau pour prendre part à l’événement.

« Notre message est clair. Vous ne nous démontrez pas que vous êtes en contrôle de la situation. C’est restriction par-dessus restriction qui n’ont aucun résultat. Le virus est partout et nulle part en même temps », a lancé Simon Bouchard lors d’une allocution présentée à partir de la scène extérieure du parc.

« Nos enfants, vous les bâillonnez », a-t-il aussi déploré, tout en rappelant qu’il est pourtant reconnu qu’ils ne sont pas des vecteurs importants de transmission.

Il a appelé le premier ministre François Legault et le directeur national de la santé publique, le Dr Horacio Arruda, à apporter la preuve scientifique que les contraintes mises en place sont véritablement nécessaires.

Propager la peur

Également membre du comité organisateur du rassemblement, Josée Doucet s’est adressée aux participants en accusant le gouvernement et la santé publique de garder la population dans la peur « avec une nouvelle vague inventée » et une multitude de faux positifs « parce qu’on teste en malade ».

« Peu importe le nombre de masques qu’on veut te mettre dans la face, on ne sera pas blâmé pour la prochaine zone rouge, qui est déjà prévue d’ici deux à trois semaines anyway », a-t-elle clamé.

« Les gens qui nous surveillent, laissez donc tomber le galon à mesurer, ouvrez vos oreilles, votre cœur, votre esprit avant de nous juger », a poursuivi la Baie-Comoise, en faisant référence aux personnes « qui insinuent qu’on ne suit pas les règles, juste parce qu’on se pose des questions ».

Des questionnements

Parmi les gens massés au parc, Roland Caillet a d’ailleurs expliqué sa présence par ses questionnements au sujet des mesures sanitaires. « On se questionne par rapport aux annonces de M. Arruda, par exemple, qui nous avait dit en pleine crise que le masque ne servait à rien au printemps. »

L’homme voit comme une contradiction le fait « qu’on est rendu dans une période où le virus est rendu à un niveau quand même assez bas et là, on nous oblige à porter le masque ».

Roland Caillet a réclamé des réponses du gouvernement et de la santé publique quant à la pertinence de ces mesures sanitaires qui, dit-il, semblent excessives. « Nous voulons des faits scientifiques. Le port du masque, on n’a rien contre le port du masque. On est bien conscients qu’en pleine période de peak, quand il y a un peak, dans les lieux clos, c’est obligatoire », a-t-il assuré, tout en faisant cependant remarquer qu’en ce moment-ci, on est dans « une période relativement de stabilité avec très peu de malades. »

Bonne collaboration

La Sûreté du Québec a dressé un bilan positif de l’événement, d’une durée de 90 minutes environ, puisqu’il s’est traduit par la remise d’un seul constat d’infraction à une personne pour le non-port du masque. L’amende à payer s’élève à 1 546 $ en incluant les frais.

Le lieutenant Patrick Lowe a noté l’excellente collaboration des participants qui « ont bien fait ça et ont respecté les mesures sanitaires ».