Pêche sur la rivière Moisie : un dialogue nécessaire

Par Laurence Dupin 2:02 PM - 26 juin 2020
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Photo : Facebook Association de protection de la rivière Moisie

Le 24 juin, des membres de la communauté de Uashat mak Mani-utenam ont bloqué un chemin de gravel longeant la rivière Mishta-Shipu (Moisie) interdisant ainsi l’accès à la rampe de mise à l’eau du secteur Winthrop-Campbell aux membres de l’Association de protection de la rivière Moisie (APRM). Cette action était une réaction suite à des tensions concernant la construction d’un chalet par des membres d’ITUM aux abords de la rivière. La Sûreté du Québec (SQ) a été appelée sur place.

« ITUM est solidaire avec tout membre qui souhaite manifester de manière pacifique en vue d’affirmer nos droits ancestraux et notre titre ancestral sur notre majestueuse rivière Mishta-Shipu », dit le chef Mike Mckenzie. « Cette mobilisation découle de la frustration de nos membres d’être constamment privés par le gouvernement du Québec, l’APRM et le Club Adams de ce qui nous appartient. » Le chef Mckenzie reproche aussi au Club Adams d’avoir contacté la SQ sans aviser ITUM dans un premier temps. Selon lui, ce geste ne fait qu’escalader les tensions.

L’APRM quant à elle souhaite que soit mise en place une table de concertation « qui permettra de pérenniser les conditions durables d’une cohabitation harmonieuse sur la rivière ».

Face à certains échos entendus dernièrement sur le fait que les Autochtones pêcheraient illégalement, « l’APRM comprend que les Innus revendiquent des droits ancestraux sur la rivière Moisie qu’il nomme la Mishta-Shipu, notamment des droits de pêche. En outre, l’APRM, qui gère aussi la ZEC et le secteur Winthrop-Campbell, tient à préciser que les pêcheurs Innus y payent leurs droits d’accès, comme les autres pêcheurs, par le biais d’entente avec le conseil de bande. C’est notamment ainsi que l’APRM a reçu par le passé du conseil de bande des contributions financières importantes pour les activités de protection et de gestion de la ZEC de la rivière Moisie ».

L’Association tient aussi à préciser que « la grande majorité de ses membres ne nourrit aucune animosité envers les nations Innues, bien au contraire ». « Depuis plusieurs années, la relation entre nations s’est tissée sous le signe du partage et du respect, ce qui est une valeur fondamentale de notre organisation. Nous travaillons présentement sur une politique de tolérance zéro face à l’intimidation et le racisme qui saura certainement répondre aux principes de nos deux nations », a tenu à préciser M. Michel Villeneuve, vice-président de l’APRM.

Avec Vincent Berrouard

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