Paranoïa quand tu nous tiens!

Par Laurence Dupin 8:00 AM - 28 mai 2020
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Voici la photo qui a fait parler…

Il arrive parfois qu’un événement dans la semaine nous fasse réagir et même parfois sortir de nos gonds. Les réseaux sociaux ont leurs bons côtés mais aussi parfois leurs mauvais… Et la semaine dernière, nous en avons eu un très bon exemple.

Voilà voilà… Je n’avais pas prévu de faire de chronique cette semaine mais certains commentaires sur Facebook m’ont fait changer mon fusil d’épaule. Mercredi, notre journaliste Sylvain Turcotte a fait un article sur le tout premier joueur de golf de la saison. Sur la photo on voit quatre personnes côte à côte. Je vous laisse imaginer, ou aller les voir, les commentaires sous la photo!

Il s’agissait de quatre membres d’une même famille habitant sous le même toit donc la distanciation physique… Mais selon certains il aurait fallu le préciser dans l’article ! Alors remettons les choses dans leur contexte. Il s’agissait ici de parler de golf donc rentrer dans le détail de la vie de cette famille n’y a pas sa place. Et si à chaque fois que nous faisons un article et que des gens se trouvent proches il faut préciser leur situation familiale, nous ne sommes pas sortis de l’auberge.

Il va falloir à un certain moment calmer cette paranoïa ambiante poussée à l’extrême ! La vie doit continuer, le travail doit se poursuivre. Il fut un temps où il ne fallait pas montrer des gens qui s’embrassaient, des gens qui se tenaient par la main… Aujourd’hui il ne faut pas montrer des personnes qui se trouvent proches les unes des autres. Elles risquent de passer pour des pestiférées et nous avec. Au point où nous en sommes (attention ce qui suit est de la pure ironie) pourquoi ne pas rétablir la censure ? Pourquoi ne pas dénoncer ses voisins qui reçoivent du monde ? Pourquoi ne pas éplucher les médias pour trouver des images de personnes ne respectant pas les mesures et les envoyer aux autorités ?

J’imagine que les commentateurs des Facebook ne font jamais leur épicerie… car vous trouverez toujours quelques personnes qui ne respecteront pas les distances ni les sens de circulation et ce, depuis deux ou trois semaines déjà. Au moment d’écrire ces lignes, il n’y a plus de cas sur la Côte-Nord depuis un bon moment. Les barrages sont toujours en place et… le virus ne naît pas d’une génération spontanée.
Oui, il faut respecter les mesures conseillées pour éviter que cette pandémie ne s’étende, mais je pense que chacun est à même de prendre ses responsabilités. Expliquez à quoi cela sert de montrer du doigt des personnes qui sont proches sur une photo sans savoir de quoi il retourne ?

Il y a un dicton qui dit qu’il faut tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler. Je vais le transformer pour dire qu’il faut passer sept fois ses doigts dans le gel hydroalcoolique avant de faire des commentaires sous une photo et aussi peut-être… lire l’article ! Ne pas lire l’article et commenter c’est un peu comme répondre à problème de mathématiques sans avoir lu l’énoncé.

Certains seront peut-être surpris voir choqués par ces quelques lignes mais j’avoue que s’il faut se justifier dès que nous faisons un article ou dès que nous prenons une photo, notre métier va devenir compliqué. Depuis le début de cette crise, la presse est un service essentiel.

Nous ne risquons pas nos vies comme les personnels soignants, loin de là ! Mais nous tentons chaque semaine de vous tenir au courant de ce qui se passe sur notre territoire. Attention, il ne faut pas non plus nous confondre avec un service de renseignements. Nous vous donnons les informations mais dans les cas particuliers, il vous faut contacter les services gouvernementaux concernés.

Alors pour conclure, protégeons nous et protégeons les autres, mais ne cédons pas à une paranoïa qui pourrait être particulièrement néfaste et entraînerait un repli sur soi!

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