Une nouvelle manière de travailler pour les organismes à but non lucratif

Par Laurence Dupin 8:40 AM - 19 mai 2020
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Le bateau dragon de Transit n’aura pas lieu.

Les organismes à but non lucratifs comme Transit, l’Elyme des sables ou le centre d’amitié autochtones ont dû apprendre parfois une nouvelle façon de travailler en raison de la crise de la COVID-19.

Cette crise a bouleversé les façons de travailler de nombreuses personnes et notamment des organismes à but non lucratif. « En ce qui concerne Transit nous sommes restés ouverts pour les personnes qui étaient déjà là mais nous avons fait le choix de ne plus accepter personne. Nous avons trouvé une autre façon d’héberger les gens qui en avaient besoin. Nous nous sommes adaptés au fur et à mesure», précise David Leboeuf, directeur général de Transit Sept-Îles. « Nous avons mis en place une procédure pour trouver des logements ailleurs. Nous débloquons de l’argent pour les aider à payer le loyer au début.»

En ce qui concerne le centre d’amitié, celui-ci est fermé et le confinement a été annoncé alors qu’ils étaient en plein déménagement. «La clientèle habituée n’a plus d’endroit où aller donc nous faisons beaucoup de soutien téléphonique et par les réseaux sociaux », précise Joyce Grégoire.

La situation est un peu différente pour l’Elyme des Sables. Suzanne Cassista, la directrice, précise : « cela a commencé le 12 mars avec la mise en place des mesures sanitaires, le contrôle des visites… Il nous fallait continuer le service. Tous les jours nous recevons des consignes, il nous faut nous adapter. De plus, nous avons ouvert nos critères d’admission pour dégager l’hôpital si nécessaire ».

Là où le bât blesse c’est au niveau des bonifications de salaires annoncées par le gouvernement. « Les 4 $ de plus de l’heure annoncés n’ont pas été versés aux employés de l’Elyme et lorsque nous avons posé la question on nous a répondu que c’est en raison du fait que nous sommes organisme à but non lucratif et donc que nous ne sommes pas concernés, mais nous continuerons à faire la demande. »

Tous ces organismes ont dû annuler les événements prévus pour leur permettre de récolter des fonds. Transit a ainsi perdu 30 000 $ ainsi que la visibilité que ces événements leur apportaient. L’Elyme des Sables aussi a dû annuler ses événements mais des actions ont eu lieu comme le ramassage des canettes, les femmes qui se sont rasées les cheveux. « Ce sont 50 % du budget annuel qu’il va nous falloir aller chercher. Nous allons relancer les dons en ligne car les subventions ne couvrent que 50 % de nos frais de fonctionnement », précise la directrice.

Une détresse supplémentaire

Que ce soit Transit ou le centre d’amitié, ils ont remarqué une détresse supplémentaire en ce temps de crise. «Nous avons vu de nouveaux cas, ce ne sont pas ceux que nous voyons habituellement», précise David Leboeuf. « Cela est sans doute lié à la pandémie et au confinement.» Pour le centre d’amitié, « il y a actuellement une évaluation des besoins et il en ressort une grande inquiétude au niveau financier donc nous reversons les dons que l’on nous fait. Nous avons déjà pu aider plus de 200 personnes».

En ce qui concerne la suite, « il faut se préparer même si on ne croit pas à une deuxième vague. Il va falloir continuer à travailler et cette situation nous a apportés de nouveaux apprentissages qui nous seront utiles pour la suite », confie David Leboeuf. « Pour le centre de l’amitié nous avons pu voir que les gens nous appellent essentiellement les soirs et les fins de semaine, nous allons donc sans doute revoir nos horaires. »

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