Une Septilienne dans un New York calme et silencieux

Par Sylvain Turcotte 3:30 PM - 14 avril 2020
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La Septilienne d’origine Stefany Fortin, tout près d’un accès de métro, à Brooklyn, en face de son appartement. En ce temps de pandémie, c’est le calme plat.

Qui aurait dit un jour que ce serait le calme plat dans la Grosse Pomme, son Manhattan, son Brooklyn? New York est plongée au cœur de la pandémie de la COVID-19, comme à bien des endroits dans le monde. Ce qui détonne, ce qui frappe, c’est le rythme auquel les décès s’accumulent. Des centaines et des centaines par jour. New York, c’est l’épicentre américain du coronavirus. Stefany Fortin, Septilienne d’origine, y vit depuis cinq ans. Qui prend mari, prend pays! Depuis le 12 mars, elle est submergée par un quotidien inimaginable.

« C’est étrange un New York calme et silencieux », laisse entendre, au bout du fil, la femme de 37 ans, mère d’un petit garçon de 2 ans et demi, Soren. Tout ce qui est audible dehors, au loin, c’est le bruit des sirènes, celles des services d’urgence.

De sa fenêtre, du haut de son appartement dans Brooklyn, celle qui est thérapeute de profession, en mode « téléthérapie », a été habituée à l’affluence aux portes du métro, en face de chez elle. Depuis la crise, aux heures de pointe, elle n’y voit que deux ou trois personnes.

La crise dans cet épicentre des États-Unis apporte son lot d’anxiété chez les gens. Ils mettent rarement le nez à l’extérieur, un extérieur habituellement enchanteur avec ses couleurs printanières. Les endroits publics sont désertés.

Stefany passe souvent deux jours, voire trois, avant de mettre un pied à l’extérieur de son appartement, le temps d’une petite marche familiale. Tellement c’est le calme plat, il est possible de marcher en pleine rue. « Il n’y a pas de balcon dans les immeubles. On se sent en cage. » Même pour sortir du bloc, si quelqu’un est dans l’ascenseur, on attend son tour dans la situation actuelle.

Les commissions, l’épicerie, dans la petite épicerie de quartier, c’est son homme, Paul, qui y va, avec tout l’accoutrement de protection. Il faut y minimiser son temps, et, au retour, c’est la grande opération de nettoyage et de désinfection.

Frappée de près

La native de Sept-Îles, qui a aussi vécu 13 ans à Montréal, n’a pas attrapé le virus, ni même ses deux hommes. Dans leur entourage, leurs amis, leurs collègues, certains ont été frappés par la COVID-19. Certains en sont même décédés. « Ça génère de l’anxiété d’avoir autant de cas autour de nous », raconte-elle.

Les décès continuent de se multiplier dans cet épicentre américain. Les hôpitaux débordent. Des endroits commerciaux et d’affaires comme le Javits Center, ou même sportif, comme le complexe de Flushing Meadows, lieu des Internationaux de tennis des États-Unis, sont devenus des hôpitaux temporaires.

Et au sein de la population, non infectés, ils sont nombreux les New Yorkais à avoir quitté le cœur de la Grosse Pomme pour la banlieue.

« C’est difficile de concevoir comment tout ça s’est transformé en peu de temps », dira Stefany Fortin.

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