Tadoussac : les freins du motorisé sont en cause

Par Johannie Gaudreault 7:00 AM - 25 mars 2020
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Le véhicule récréatif d’Éric Bélec est entré en collision avec le traversier de Tadoussac le 24 juin 2019. Archives

Dans son rapport rendu public le 6 mars, le coroner Steeve Poisson confirme que l’accident mortel du véhicule récréatif (VR) qui est entré en collision avec le traversier de Tadoussac le 24 juin 2019, est bel et bien dû à la défectuosité des freins.

Aucune recommandation ne se retrouve dans le rapport. « Me Poisson ayant été informé par des responsables du ministère des Transports du Québec (MTQ) qu’un réaménagement des voies et aires d’attente est à l’étude afin d’éviter la répétition de ce drame, il n’y aura donc pas de recommandation dans ce rapport. »

Le maire de Tadoussac, Charles Breton, mentionne toutefois qu’il n’a reçu aucune nouvelle du MTQ depuis l’événement malheureux qui a causé une onde de choc dans sa municipalité et partout au Québec.

« Je vais certainement les relancer à ce sujet, puisqu’une saison de plus avec un mauvais aménagement est une saison de trop », affirme-t-il.

Selon M. Breton, ce réaménagement est nécessaire et n’est pas en opposition avec le projet du pont. « Un projet comme la fabrication d’un pont peut prendre du temps, alors il faut s’assurer de rendre les voies et aires d’attente sécuritaires en attendant », estime-t-il.

Faits

Rappelons que le conducteur du VR, Éric Bélec, originaire de Laval et âgé de 40 ans, a immobilisé son véhicule à 12 h 30 dans la file d’attente pour le traversier, en compagnie d’une passagère. Six minutes plus tard, il est sorti de la file pour prendre la voie réservée à la circulation locale.

C’est en descendant la côte en direction ouest qu’il a rencontré un problème de freinage. Il a donc changé de voie pour se diriger dans celle de gauche tout en klaxonnant et en faisant des signes aux passants. Il a encore changé de voie pour se retrouver en sens inverse de la circulation.

À deux reprises, M. Bélec a dirigé son VR vers le garde-fou afin de ralentir sa descente. Il a ensuite heurté l’une des deux rampes d’embarquement du traversier alors qu’elle était complétement relevée. C’est ce qui a provoqué la projection du véhicule dans les airs pour ensuite s’écraser sur la partie arrière du navire.

Comme le traversier avait déjà quitté le quai et qu’il était en mouvement, la partie avant du véhicule de M. Bélec a atterri sur le bateau tandis que la partie arrière pendant dans le vide, au-dessus de l’eau.

Premiers répondants

Dans les cinq minutes suivant l’appel au 911, les premiers intervenants étaient sur place. M. Bélec était conscient, mais confus. Malgré les soins et les efforts des paramédicaux, son décès a été constaté à 15 h 30 à l’hôpital de Chicoutimi.

« Selon mes discussions avec le médecin au moment de la prise d’avis, le décès est attribuable à une hémorragie interne », indique Me Poisson dans son rapport.

Aucun élément suspect n’a été constaté. Éric Bélec rentrait d’un voyage en véhicule récréatif avec une proche et les analyses toxicologiques n’ont dévoilé aucune alcool, drogue ou médicament dans son sang.

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