La danse utilisée pour susciter une réflexion sur l’humain
Le programme double Kairos et Zero uno uno zero est présenté le 15 mars à 20 h à la Salle Jean-Marc-Dion de Sept-Îles. Photo Bobby Leon.
De passage à Sept-Îles pour la présentation d’un programme double, Kairos et Zero uno uno zero, la chorégraphe Andrea Pena aborde la danse dans une perspective plus matérialiste. Cette signature qui se rapproche de celle des artistes en arts visuels permet aux danseurs d’exprimer davantage leur propre identité.
En raison de ses racines colombiennes et du fait qu’elle ait grandi au Canada, la chorégraphe adopte une approche plus universelle. « J’appartiens à deux cultures. Je m’intéresse à savoir comment on peut bien vivre ensemble dans une collectivité. Il y a là quelque chose qui nous ramène à notre propre humanité et qui est beaucoup plus primitif », précise-t-elle.
Ceci amène Andrea Pena à intégrer des éléments de différentes cultures dans ces chorégraphies. « C’est un langage universel que je cherche à mettre de l’avant. Il n’y a rien de géographique, ni de culturel, soulève-t-elle. Tous les mouvements sont planifiés et chorégraphiés. On voit cependant comment chaque danseur peut s’exprimer dans un tel contexte.
Un cadre plus malléable
Cet élément lui permet de se distinguer de plusieurs de ses pairs. “Je ne m’oppose en rien à leur couleur. Je propose un cadre auquel les danseurs ajoutent leur propre langage. Je travaille la danse comme une sculpture. C’est le danseur qui génère à la base les mouvements que je viens, par la suite, façonner. Le corps devient un matériau”, avance-t-elle.
Dans un tel contexte, le danseur ne devient pas un simple exécutant. “Je lui accorde une certaine liberté. Je travaille différemment avec lui. Nos rapports sont plus égalitaires. Ça prend beaucoup de discussion. On a tous notre opinion sur les thématiques abordées, indique la chorégraphe. Je me soucie d’intégrer ces perspectives différentes.”
Un souci de modernité
Même si Andrea Pena a un parcours en danse plus classique, sa compagnie adopte une approche plus contemporaine pour ses productions. “Dans tout ce que je fais, je me soucie beaucoup de la technique et de l’athlétisme. Comme chorégraphe, je peux m’exprimer davantage. Je le fais à travers la lumière, la mise en scène et la musique. Je viens tisser tous ces éléments ensemble pour en faire une narration cohérente. C’est très conceptuel”, conclut-elle.
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