L’art clownesque à son meilleur avec Ripopée

Par Éric Martin 8:09 AM - 6 mars 2020
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Produit par l’Aubergine, Ripopée aborde l’art clownesque sous une forme différente. Cette approche contribue certainement à faire tomber certains préjugés autour de ce mode d’expression artistique qui nécessite à la fois du talent en chant et en danse. Photo Yvan Couillard

S’adressant aux enfants de 5 à 12 ans, le spectacle Ripopée, présenté le 8 mars à 15 h à la Salle Jean-Marc-Dion de Sept-Îles pourra également plaire aux parents par sa forme qui s’apparente au cabaret de variétés. Il permettra également aux spectateurs de voir l’art clownesque différemment.  

Au même titre que le spectacle lui-même, son processus de création s’est fait uniquement dans le plaisir. « On a commencé à faire des improvisations avec des thèmes ludiques. C’est à partir de ce moment que plusieurs bijoux sont apparus et on les a conservés. On part très souvent d’une émotion, d’un objet ou d’une technique de cirque pour construire un numéro. Une gomme à mâcher et une rôtie en sont de bons exemples », précise l’une de ces quatre artistes, Vanessa Kneale.

Danseuse de formation, elle avait aussi un grand intérêt pour le théâtre. Lorsqu’elle a été mise en contact avec l’art clownesque, elle s’est rapidement sentie chez elle. C’est à travers ce mode d’expression artistique qu’elle se réalise aujourd’hui autant à titre de danseuse que de comédienne.

Une image négative à défaire

Malheureusement, le personnage du clown est parfois perçu négativement en Amérique du Nord. Une situation attribuable au cinéma. « Pourtant, il est présent dans toutes les cultures que ce soit en occident ou en orient. Notre approche est plus européenne. Nous ne portons pas de nez de clown », souligne-t-elle. Ainsi, la psychologie et les émotions humaines deviennent un instrument efficace. « Tout réside dans l’émotion. On va ici beaucoup plus loin que le clown blagueur. On lui donne un côté très poétique. C’est ce qui nous permet de toucher le public. Il faut en être conscient et mettre de l’avant nos vulnérabilités. On a des jeux de statut (social). Une dynamique que l’on retrouve aussi dans la vraie vie. »

Cette hiérarchie sociale entre les personnages fait en sorte que les pouvoirs s’entremêlent constamment comme dans la vie de tous les jours. Cette réalité permet aux artistes d’y mettre leur propre couleur et de s’assurer que leurs bagages à la base différents deviennent complémentaires.

Un véritable feu roulant

Comme plusieurs le savent, l’attention des jeunes est souvent de courte durée et les créateurs en ont tenu compte. De leur côté, les parents pourront aussi comprendre certaines blagues qui ont un double sens. « Le public jeunesse est très expressif. Ça nous nourrit beaucoup. Ça fait même des blagues additionnelles. Quand je joue la méchante, il m’est arrivé de me faire huer par des enfants. Tout ceci est bien sûr dans un contexte contrôlé », conclut-elle.

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