Le fond de l’air : un documentaire qui sort des normes établies

Par Éric Martin 8:00 AM - 2 février 2020
Temps de lecture :

Simon Beaulieu n’a rien contre une approche plus classique du documentaire. Cependant, il se refuse à ce qu’une signature précise soit accolée à son travail de réalisation. Avant tout, il cherche le meilleur angle pour raconter une histoire. Photo Frédérick Pelletier

Assez exploratoire dans sa structure, le documentaire Le fond de l’air de Simon Beaulieu demeure unique dans son genre. Cette approche singulière découle de son envie de raconter une histoire avec des moyens différents. Il est conscient que le visionnement d’un tel objet cinématographique ne laisse personne indifférent.    

Dans ce documentaire, Simon Beaulieu ne cherche pas à fournir des explications, mais bien à faire vivre aux cinéphiles une expérience sensorielle. « On ne raconte pas de manière didactique des faits établis. On voulait démontrer que tous ces messages de fin du monde peuvent finir par nous rendre fous. C’est un sujet qu’on ne voulait pas traiter à la légère », avance-t-il.

D’une certaine manière, les spectateurs deviennent le personnage du film. « C’est comme la vie de tous les jours. On n’a pas de vision périphérique. Les individus deviennent isolés les uns des autres », constate-t-il. « Ça rend la notion de collectivité impossible. On est face à un mur quant aux changements climatiques. La nature perd en diversité. Mon film en prend acte. »

Il va de soi que son visionnement exige une certaine ouverture d’esprit de la part des gens. « Je veux créer un débat. Je n’ai pas fait ce film pour rallier tout le monde », insiste-t-il. « Je ne recherche pas l’approbation des autres. L’art est aussi fait pour bouleverser les gens. J’espère amener une certaine prise de conscience. Le documentaire a une énergie qui me plaît bien. »

Un emploi du temps bien rempli

La projection du documentaire Le fond de l’air aura lieu le 3 février à 20 h à l’auditorium du Cégep de Sept-Îles et sera suivi d’une période de débat avec Simon Beaulieu. Le lendemain de 9 h à 12 h, au même endroit, il animera une classe de maître également ouverte au public.

« C’est avant tout une discussion durant laquelle j’explique aux gens mon parcours. Je leur fais part de mes méthodes de travail. Je leur partage mon point de vue sur le cinéma. Je leur explique qu’il n’y a pas qu’une marche à suivre. La finalité du cinéma n’est pas exclusivement le divertissement », affirme-t-il avec de fortes convictions.

Partager cet article