Chronique | Noël s’en vient

Par Erika Soucy 3:32 PM - 3 Décembre 2019
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Ceci est ma dernière vraie chronique avant les Fêtes. Mon prochain texte publié dans ces pages sera un conte de Noël. Ce n’est pas mon idée, c’est une proposition de l’équipe du journal. J’ai accepté, mais le fait est que je n’aime pas trop Noël. C’est d’ailleurs, aussi, assez contradictoire avec mon rôle de présidente d’honneur du Sentier de Noël 2019 de Portneuf-sur-Mer, mon village natal. J’ai accepté le mandat pour m’aider à voir au-delà des clichés de consommation et pour revenir à l’esprit de communauté qui se dégage de cet événement.

Mais honnêtement, j’ai toujours été déçue par le temps des Fêtes. Les larmes, la chicane, le stress, la dépression… Si on avait pu matérialiser tout ça, c’est ce que j’aurais retrouvé sous le sapin quand j’étais enfant. Pas que mes parents ne faisaient pas leur possible… Mais justement, peut-être essayaient-ils trop de se soumettre à la pression de la performance qu’exige cette période de l’année. Je ne vous dirai pas que Noël est une fête capitaliste qui coûte la peau des fesses, vous le savez déjà. Je ne vous parlerai pas non plus des statistiques de suicides et de divorces qui augmentent en décembre et janvier. Je veux juste m’adresser aux gens qui craignent la naissance du Christ et l’arrivée du Nouvel An.

Vous avez déjà fait quelque chose de bien. Peut-être avez-vous l’impression que l’année 2019 n’a été que tristesse et badluck, mais rappelez-vous de la fois où vous avez aidé un ami, un frère, une cousine… Rappelez-vous de la fois où vous avez prêté une oreille attentive; ou encore d’un moment où vous avez eu l’humilité d’accepter la main tendue d’une personne qui tenait à vous. S’avouer vaincu parfois, c’est aussi faire quelque chose de bien.

Vous êtes plus qu’un compte de banque, qu’une carte de crédit loadée ou qu’un panier de denrées. Si vous êtes parent, vous avez mis une richesse au monde. Si vous êtes conjoint, vous pouvez faire du bien à l’autre. Si vous êtes seul, vous avez toujours un cœur, une tête, une histoire unique. La beauté est possible et parfois, elle exige du temps. Elle n’a pas à apparaître obligatoirement le 24 au soir.

Vous avez le droit de pleurer. Les inégalités existent, la violence et l’horreur aussi. Certains mangent des volés entre deux « plâtés » de cipâte et c’est inacceptable. Quitter une situation malsaine est un beau cadeau à s’offrir, à déballer quand vous serez prêts.

Je n’ai pas de recette miracle pour passer un beau Noël. En fait, je crois que personne ne possède ce secret. Certains vivront une période infernale en proie aux éclatements. J’espère seulement que la lecture de ce texte pourra leur rappeler un instant que le plus grand cadeau à s’offrir en tout temps de l’année, c’est l’amour de soi.

Prenez soin de vous!

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