La Coalition Union 138 veut réactiver le bureau de projet

Par Shirley Kennedy 3:40 PM - 1 octobre 2019
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La Société du Pont sur le Saguenay propose un pont similaire à celui du fjord Hardanger. Photo courtoisie

Malgré des informations de couloir persistantes, le ministre des Transports, François Bonnardel, n’a pas, à ce jour, dépêché des fonctionnaires de son ministère en Europe afin de vérifier la faisabilité du projet de construction d’un pont sur le Saguenay.

Pas plus que le premier ministre François Legault n’a donné l’assurance que les travaux du bureau de projet du pont reprendront officiellement, lorsqu’interpellé jeudi à Québec par des représentants de la Coalition Union 138 et de la Société du pont sur le Saguenay, lors du congrès de la Fédération québécoise des municipalités (FQM).

Joint vendredi par le Journal Haute-Côte-Nord, le cabinet du ministre Bonnardel a relayé l’information à la direction régionale du ministère des Transports. « Dans le cadre de ce projet-là, il n’y a aucun fonctionnaire qui s’est déplacé en Europe pour vérifier la faisabilité de ce projet ainsi que les coûts inhérents », a donc affirmé la porte-parole Sarah Gaudreault.

La confiance demeure

Bien que 24 heures plus tôt, le premier ministre François Legault ait clairement laissé entendre à la délégation Côte-Nord-Charlevoix qu’il priorisait le parachèvement de la route 138 avant la construction d’un pont, tout n’est pas perdu, estime Marjorie Deschênes, porte-parole de la Société du pont sur le Saguenay.

« Il n’a pas confirmé que les travaux du bureau de projet allaient reprendre. Il est resté vague, mais oui nous sommes quand même satisfaits parce qu’on sait sur quoi travailler pour convaincre le ministre que ce projet va coûter moins cher aux Québécois. C’est une économie par rapport aux traversiers. Nous allons travailler encore plus fort pour obtenir des réponses du bureau de projet le plus tôt possible ».

Opportunité d’affaires

Le président de la Société du pont sur le Saguenay Marc Gilbert, voit dans « l’ordre de priorité » du premier ministre une opportunité de partenariat entre le Québec et Terre-Neuve.

« C’est ce qu’il a dit, que le parachèvement de la route 138 est en haut de la liste. Il répète souvent que chaque fois qu’il voit le premier ministre de Terre-Neuve, il lui en parle. Et M. Legault y voit l’occasion de conclure un arrangement avec Terre-Neuve », évoque M. Gilbert, en faisant référence au gouffre financier du projet de centrale hydroélectrique Muskrat Falls, toujours inachevé, et dont les coûts sont passés de 6 G$ à 12,7 G$ en huit ans.

Bureau de projet

C’est connu, les représentants de la Coalition Union 138, de la Société du pont sur le Saguenay, les communautés autochtones ainsi que les élus de la Côte-Nord et de Charlevoix sont déçus de l’avancement des travaux du bureau de projet.

La dernière des deux rencontres du comité de liaison avec les intervenants du bureau de projet date d’un an. « Et il y en a eu deux au total depuis l’annonce du bureau de projet en juin 2018 », précise Marjorie Deschênes.

Ce que souhaitent les organisations en faveur du pont, c’est que la preuve soit faite, que les informations détenues par les fonctionnaires à l’effet que la construction d’un pont coûterait 1 G$, soient démenties une fois pour toutes. « On a senti que le cabinet du ministre Bonnardel avait été informé que le projet était irréaliste. Nous étions plus avancés qu’eux autres. Alors, nous attendons un avis sur nos documents qui prouvent qu’un pont est réalisable à 500-600 millions. Mais il (Bonnardel) a de la misère à croire ça, donc il prend des précautions », ajoute Marc Gilbert.

Rappelons que les études détenues par la Société du pont sur le Saguenay estimaient les coûts de construction d’un pont entre 250 et 300 M$ en 2015. Aujourd’hui, il en coûterait 20 % de plus.

« C’est pour ça qu’il y a eu un temps d’arrêt, une remise en question. Nous ce qu’on dit, c’est arrêtons de travailler avec des chiffres hypothétiques, faites-nous une étude d’opportunités pour avoir les vrais chiffres d’une firme indépendante, pour que ça redécolle au plus maudit. On ne lâchera pas », conclut M. Gilbert.

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