Un artiste revient sur le droit de la femme à disposer de son corps

Par Karine Lachance 11:46 AM - 16 août 2019
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Le Jugement suspendu est l’oeuvre de l’homme originaire de Natashquan, Gabriel Landry.

Il y a de ça 30 ans, la Cour suprême du Canada se prononçait dans la célèbre affaire Chantal Daigle contre Jean-Guy Tremblay, considérant que le fœtus n’était pas une personnalité juridique et qu’aucun argument ne pouvait supporter l’idée qu’un père ait les mêmes droits qu’une mère sur celui-ci. Le peintre originaire de Natashquan, Gabriel Landry, a créé un tableau en appui à la femme et son droit de choisir librement.

Gabriel Landry est un homme qui se qualifie de féministe avoué. C’est en regardant les récents reculs des États-Unis sur les droits à l’avortement, ainsi que la montée des groupes anti-avortement, que l’artiste a réalisé un tableau, nommé Jugement suspendu, exprimant le droit pour la femme de choisir ce qu’elle croit bon pour elle.
«Le droit à l’avortement est toujours menacé et pas seulement aux États-Unis, même au Canada il faut être prudents», exprime l’artiste peintre.

La décriminalisation de l’avortement au Canada date de 1988, mais le jugement rendu dans le dossier de Chantal Daigle et son ex-conjoint Jean-Guy Tremblay demeure l’un des plus importants à ce jour en matière de droit à l’avortement. La Cour suprême affirmait alors que la femme enceinte a le pouvoir de décider si elle met un terme à sa grossesse.

«En attendant que le jugement soit rendu, elle était passée en catimini aux États-Unis pour aller se faire avorter. Le mouvement féministe de l’époque l’avait appuyée pour l’aider à récolter des fonds pour payer son avortement», relate-t-il.

Les droits des femmes
Pour cette œuvre, M. Landry s’est inspiré de l’histoire de Chantal Daigle, une femme âgée de 21 ans à l’époque, qui était enceinte d’un conjoint prétendument violent et contrôlant. Elle avait alors défié une injonction de la Cour supérieure lui interdisant de se faire avorter, au risque d’une amende et d’un emprisonnement. Plusieurs qualifient la dame d’héroïne. Outre la Cour supérieure, la Cour d’appel s’est aussi rendu aux arguments de Jean-Guy Tremblay.
«C’était un conjoint violent qui la battait, en fait c’est pour cela qu’elle voulait mettre un terme à sa grossesse», a soutenu l’artiste.

Gabriel Landry défend l’idée que tous et chacun ont le droit de vivre leur vie tel qu’ils l’entendent, en autant qu’ils n’empiètent pas sur celle des autres.

«Laissons la paix aux gens. Ta liberté commence où finit celle de l’autre», exprime-t-il.
L’homme originaire de Natashquan qualifie son art de symbolisme-cloisonniste. Il se définit comme un « libre-pensart ».

«Mon œuvre est un kaléidoscope dirigé vers un monde sans frontière, un monde de rêve, réfléchissant à l’infini ma passion pour la peinture et la mise en symbole de la pensée et des valeurs humaines», se décrit M. Landry.

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