L’Élyme des sables fête ses 10 ans

Par Karine Lachance 10:17 AM - 14 août 2019
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Le 7 août 2009, la maison de soins palliatifs l’Élyme des sables ouvrait ses portes à Sept-Îles. Après 10 ans, l’établissement a acquis une grande notoriété. Son nom est connu et reconnu dans la région et les soins prodigués sont plus que jamais en demande.

Nicolas Dupont

 

En 10 ans, quelques 905 personnes sont passées à l’Élyme des sables. La maison a une capacité d’accueil de 6 lits. Au moment d’écrire ces lignes, 3 lits étaient occupés, les autres pouvaient l’être d’une heure à l’autre. Douze personnes étaient sur la liste d’attente. Le taux d’occupation a grimpé de 9 % durant la dernière année et va en augmentant selon la directrice, Suzanne Cassista.

 

Pourtant, le 7 août 2009, la maison était ouverte, le personnel était engagé et présent sur les lieux mais aucun patient n’y était. La maison avait ses permis, son agrément du ministère, son financement, tout. Après huit ans de travail par des bénévoles, la maison ouvrait finalement ses portes et l’attente commençait.

 

«La première personne est entrée ici le 23 août, raconte Mme Cassista. Entre l’ouverture et la première résidente il y a eu 16 jours. Je me disais « est-ce qu’on a fait ça pour rien? ». Parce qu’à l’époque on avait des détracteurs qui disaient que ça ne marcherait pas. Certains ne nous donnaient pas un an», se remémore-t-elle.

 

Une autre personne a été accueillie le 9 septembre, puis le 13, et tranquillement, la maison est devenue de plus en plus occupée. C’était le premier combat à mener pour l’organisme : convaincre la population de l’utilité de la maison, faire connaître les soins offerts. Se faire connaître.

 

Aujourd’hui, son nom n’est plus à faire. La maison est toujours occupée. Les chambres ne restent pas longtemps vides. «Notre place est faite dans le milieu, on a fait notre nom, les gens reconnaissent les services qu’on donne. On a la notoriété. Et là, on voit arrivé les deuxièmes et les troisièmes (personnes) des mêmes familles. Et ces gens ne sont pas durs à convaincre», confie la directrice.

 

Financement

L’Élyme des sables reçoit un montant de 75 000 $ par lit, par an, soit un total de 450 000 $ par année. Or, l’organisme a un budget de fonctionnement deux fois plus important que la somme accordée par le gouvernement. Les 450 000 $ manquants doivent être financés par la communauté, à travers une multitude d’activités.

 

Le financement occupe une grande partie de la tâche de la directrice et constitue un défi constant. Plusieurs activités, comme le téléradiothon, le marathon ou la dictée, reviennent maintenant chaque année, en plus des nombreuses initiatives ponctuelles. En 10 ans, l’organisme a reçu 4,5 M$ en dons, incluant en biens et services, grâce à la générosité de la population et de nombreux bénévoles. Malgré tous ces efforts, l’Élyme des sables a enregistré un léger déficit depuis trois ans.

 

Qualité des soins

L’Élyme des sables est maintenant une machine bien rodé. Le personnel a développé une grande expertise et la maison de soins palliatifs peut être considérée comme une référence. Pour Suzanne Cassista, la haute qualité des soins prodigués devraient pouvoir être accessibles à tous. Elle raconte qu’en 2010, une dame s’est présentée à la maison pour venir y finir ses jours. Après six semaines, elle repartait chez elle et y est encore aujourd’hui.

 

«On a toujours été pour l’aide médicale à mourir, mais à condition que les gens qui le demande ait eu accès à des soins palliatifs de qualité», a fait valoir Mme Cassista. «La plus belle preuve, c’est qu’il y a une dame qui est entrée ici avec une demande; avec une date, une heure choisie, déterminée, arrêtée. Mais le matin de la journée X, elle a reculé. On a soulagé les symptômes. Ce qui faisait qu’elle voulait l’aide médicale à mourir, c’était ses symptômes, c’était le mal qu’elle endurait. Mais le fait qu’elle soit rentrée ici, qu’on se soit occupé d’elle, elle a recommencé à manger, à marcher. Ça fait un mois, mais elle n’est pas encore morte.»

 

Le dixième anniversaire sera souligné de façon officielle le 7 septembre lors d’un dîner communautaire. Partenaires, fournisseurs, anciens membres de conseil d’administration, membres des familles dont un proche a été accueilli seront invités pour l’occasion.

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