L’équipe du 35e Festival Innu Nikamu relève le défi

Par Mathieu Morasse 3:55 PM - 6 août 2019
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Kevin Bacon-Hervieux pose devant la longue file de gens réunis pour le traditionnel repas makusham du dimanche matin malgré les risques d’averses et d’orages.

Cette 35e édition du Festival Innu Nikamu, la première depuis le décès de Réginald Vollant, revêtait un caractère particulier. C’était aussi un défi pour les organisateurs, qui ont su le relever malgré l’ampleur de la tâche.

«Honnêtement, quand on est arrivés sur le site jeudi, on n’était pas trop sûr de nos affaires. Sans Réginald et sans certains piliers du Festival, ça a été un travail extrêmement éreintant», admet d’emblée le directeur artistique du Festival, Kevin Bacon-Hervieux.

Il se réjouit que les gens aient été au rendez-vous et aient permis une «célébration extraordinaire».

«La soirée de vendredi, avec [plusieurs artistes] suivis de Kashtin, ça a été un des plus beaux moments du Festival en 35 ans. Il y avait tellement de gens. Québécois et Innus étaient mélangés partout dans la foule. C’était extraordinaire cette synergie entre nos peuples et les artistes sur la scène. L’ambiance était extraordinaire, unique», s’extasie-t-il.

Il estime que plus de 3 000 personnes se sont déplacées pour les spectacles du vendredi soir et que le site était plein aussi le samedi soir pour la performance du rappeur cri saskatchewanais Drezus.

Au total, environ 11 000 personnes se sont rendus sur le site d’Innu Nikamu pendant les quatre jours du festival.

Il est conscient que les gens ont de grandes attentes depuis que Simple Plan est venu jouer au Festival en 2016.

«Je fais un effort tous les ans pour trouver quelque chose qui va électriser la foule, qui va avoir un impact, parce que je pense qu’Innu Nikamu a le potentiel d’être un «happening», quelque chose qu’on ne voit pas ailleurs où on peut créer des précédents», fait valoir le directeur artistique.

Un tournant

Nouveauté cette année, les organisateurs ont installé une petite scène devant l’Église pour les artistes de la relève qui sont peu connus. La programmation comprenait notamment de la poésie et de la musique.

Pour attirer des gens, la Festival a demandé à Scott Pien-Picard d’y jouer en premier.

«Les gens sont sortis de leur maison et se sont tous présentés. C’était plein de voitures, le centre du village était congestionné. Il y avait 100, 200 personnes avec leur chaise, ça dansait le makusham avec Scott Pien-Picard», s’amuse Kevin Bacon-Hervieux.

Il confirme déjà que la scène sera de retour l’an prochain pour une deuxième édition pour faire rêver encore plus les gens.

Il ajoute du même souffle qu’Innu Nikamu a su assurer et stabiliser son financement en vue des prochaines éditions.

Le cinéaste affirme sans hésiter que cette 35e édition constitue un tournant pour le Festival. «Je crois qu’on a installé des bases et des piliers pour les prochaines années», dit-il fièrement.

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