Comment redynamiser un site vieux de 50 ans

Par Jean-Christophe Beaulieu 8:45 AM - 3 août 2019
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Luc Charest est le gardien du Vieux-Poste depuis cinq ans.

Un parcours hanté, un village de Noël et une patinoire de 1 800 pieds ont animé le Vieux-Poste en 2018-2019. Luc Charest, gardien des lieux, est sans équivoque. «On travaille fort pour ramener ça. Disons que ça prendrait un ouragan pour que les activités ne reviennent pas cette année», a-t-il lancé.

C’est en 1967 que le Vieux-Poste est ouvert au public pour la première fois. Mais il aurait pu ne jamais voir le jour. Trois ans plus tôt, la municipalité prévoyait faire un dépotoir dans le secteur où sont actuellement érigés les bâtiments du site.

Alors que les excavations débutaient, des fondations et des sépultures furent toutefois déterrées par les travailleurs. Les travaux avaient alors dû être arrêtés et l’une des premières fouilles archéologiques sur la Côte-Nord menait ainsi à la reconstitution du site tel que les Septiliens le connaissent aujourd’hui.

Cinquante ans plus tard, Luc Charest agit comme gardien du Vieux-Poste. Un peu comme les gardiens de phare d’autrefois, il habite le site, le surveille et l’entretient. Il a toutefois décidé de pousser son rôle à un autre niveau en organisant des évènements d’envergure. Au final, ceux-ci auront attiré plusieurs milliers de personnes sur le site dans la dernière année.

«Depuis ma première année, il y a cinq ans, j’essayais de faire quelque chose. Pour moi, le rapprochement des peuples se fait en rassemblant les gens et en les faisant socialiser ensemble, il n’y a pas d’autres moyens que ça. Alors ce qu’on a fait, c’est vraiment des évènements de socialisation», explique-t-il.

Plus populaire que prévu

Luc Charest, sa conjointe et des amis auront ainsi l’idée de transposer au vieux poste de traite le parcours hanté qui avait habituellement lieu à la salle communautaire d’Uashat. Le «Vieux-Poste hanté» voyait le jour un mois plus tard.

«On a fait les décors à la main et aménagé le tout en 30 jours. On envisageait 500 personnes pour l’évènement. Il y en a eu 3 000. Ça a plus que marché!», lance le gardien en riant.

«Il y a beaucoup d’ouvrage derrière tout ça, mais le processus créatif était facile. En habitant ici, on finissait de souper ma conjointe et moi et on allait travailler, on se promenait et on voyait ce qui pourrait être fait», ajoute-t-il.

À peine un mois plus tard, l’équipe entreprenait la réalisation d’un village de Noël pour les familles des communautés innue et septilienne.

«Un matin, j’étais au travail (en tant que coordonnateur technique chez ITUM) et j’ai lancé l’idée à mon patron. On était à bout de souffle avec le démontage de l’activité d’Halloween qui venait d’avoir lieu, mais on l’a quand même fait», affirme M. Charest.

Plus familiale, l’activité de Noël a provoqué un achalandage encore plus important sur les lieux. Ce sont près de 4 000 personnes qui ont participé. Par la suite, de janvier jusqu’au printemps, Luc Charest a construit et entretenu une patinoire de 1 800 pieds longeant les palissades du Vieux-Poste.

«Je pense que physiquement, je n’ai jamais rien fait de tel dans ma vie. Et parmi les projets que j’ai entrepris, c’est sûrement ce qui m’a donné le plus d’amour et de joie en retour».

Une tradition à maintenir

Outre le Festival des Hivernants, il y avait bien longtemps que le site du Vieux-Poste n’avait pas été si animé. Cela remonte en fait aux années 70, alors que l’endroit voyait la Saint-Jean et la fête du Canada défiler et qu’il y avait une boite à chanson et un restaurant sur place.

Pour Luc Charest, une infrastructure touristique ne sera d’ailleurs jamais optimale si elle n’est pas «habitée» par les citoyens.

«Ce type d’évènements positionne notre ville, ça montre qu’il y a de quoi à faire chez nous. On a un site enviable ici, mais qui était comme un peu mis aux oubliettes», confie-t-il en terminant.

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