Un chercheur veut déployer le cellulaire avec des ballons

Par Mathieu Morasse 5:14 PM - 26 juin 2019
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Laurent Ferrier dans son laboratoire de l’ITMI, à Sept-Îles, présentant un prototype de montre connectée qu’il a conçu.

Un chercheur de Sept-Îles se rendra en Islande en octobre pour présenter son projet de doctorat consistant à déployer des ballons à 90 mètres d’altitude pour établir des systèmes de télécommunications. Il y prendra part à la finale internationale du concours «Mon projet nordique».

Laurent Ferrier est étudiant au doctorat en ingénierie à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR). Il effectue ses recherches à l’Institut de maintenance industrielle (ITMI) du Cégep de Sept-Îles.

Le 23 mai dernier, il a participé à la finale québécoise du concours «Mon projet nordique». Il a été sélectionné pour prendre part à la finale internationale à Reykjavik avec cinq autres doctorants du Québec et six de l’Europe.

«Mon projet nordique» est organisé conjointement par l’Institut nordique du Québec (INQ) et par l’Université de l’Arctique (UArctic) un concours où les candidats doivent présenter leur projet de recherche nordique ou arctique en seulement cinq minutes. L’INQ le décrit comme l’«ultime exercice de vulgarisation scientifique et de synthèse» dont le but est de «vulgariser, informer et captiver».

Applications variées

Le projet de recherche de Laurent Ferrier est inspiré du Projet Loon de Google X, qui envoie des ballons dans la stratosphère à une vingtaine de kilomètres d’altitude.

Pour desservir les régions isolées en internet et en cellulaire à un coût raisonnable, il propose plutôt des ballons flottant à 90 mètres d’altitude et maintenus en place par des câbles.

Chaque ballon pourra être utilisé seul ou en réseau avec d’autres ballons pour les télécommunications, mais aussi pour une foule d’applications industrielles, climatiques, environnementales, scientifiques ou autres.

«Tout est possible. On peut embarquer des caméras à bord et faire des études. Le système de télécommunication en soi ne sera pas très lourd, donc on va pouvoir embarquer un peu plus de matériel que ça, c’est clair. Je pense que les applications sont nombreuses et variées», prédit-il.

Voilure en panneaux solaires

L’idée de Laurent Ferrier consiste aussi à mettre des panneaux photovoltaïques (solaires) flexibles sur la voilure du ballon. L’énergie produite serait transmise à des batteries situées au sol. Le ballon serait ainsi autonome en énergie, et ce, même dans l’hiver arctique.

Le chercheur d’origine française développera les systèmes de communications, tandis que la voilure sera conçue par des partenaires équipés pour produire des textiles intelligents.

«Ma spécialité, c’est les systèmes embarqués, les télécommunications et l’internet des objets. Je n’ai pas les compétences pour m’occuper de la structure du ballon, on ne s’improvise pas comme ça», dévoile l’amoureux des milieux nordiques.

Le doctorant et ses partenaires souhaitent déposer des demandes de financement cet automne en vue de la fabrication d’un prototype. Le coût du projet est inconnu pour l’instant et dépendra entre autres des matériaux textiles et des types de gaz utilisés pour le ballon.

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