Hommage à un maire exemplaire

Par Nassima Bennaceur 9:00 AM - 29 mai 2019
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Bernard Dionne aura marqué ceux et celles qu’il a croisés sur cette Terre avec son empathie, sa grande générosité et son engagement pour le mieux-être des Port-Cartois.

Les funérailles de l’ancien maire de Port-Cartier et ex-président du Syndicat des Métallos de la minière Québec-Cartier, Bernard Dionne, ont eu lieu le 4 mai dernier. Hommage et retour sur le parcours d’un homme qui a dédié sa vie à aider son prochain.

La disparition de Bernard Dionne a laissé un grand vide dans le cœur de bien des Port-Cartois. Père de famille, maire de la ville, président du Syndicat des Métallos ou encore homme de foi, tout le monde connaissait Bernard sous différentes facettes et chacun lui reconnaissait un altruisme sans faille pour aider et accompagner les autres.

«Bernard, Il était reconnu à Port-Cartier pour son hospitalité, sa grande générosité, son accueil illimité», a confié son ami depuis 20 ans, Mario Poulin.

À ses débuts, M. Dionne était mécanicien et soudeur, pour ensuite accéder à la présidence des Métallos de la minière Québec-Cartier, aujourd’hui ArcelorMittal, et enfin maire de sa ville. Le défunt, un autodidacte, a su se démarquer par son audace, sa confiance en lui et sa capacité à s’entourer des bonnes personnes. C’est quelqu’un qui a appris sur le terrain et qui était motivé par un métier qu’il faisait avec beaucoup de conviction.

Parmi ses réalisations à la présidence des Métallos de Québec-Cartier de 1970 à 1974, on soulignera son combat pour que les conventions collectives soient écrites en français, car l’entreprise implantée à cette époque était américaine et cela ne facilitait pas la tâche des employés francophones installés dans la région.

«C’était une période très active sur la Côte-Nord, les normes de travail étaient en anglais. Il s’est donc battu pour que les francophones ont accès à ces emplois souvent réservés aux anglophones», indique M. Poulin.

Bernard Dionne a également fait changer les choses au niveau de la santé et la sécurité au travail. Plusieurs normes n’étaient pas respectées, comme le bruit que subissaient les employés sur le terrain, ainsi que la pollution.

«Il a exigé des modifications au niveau des équipements, des nouveaux outils pour mieux travailler ainsi que des habillements et des protections au niveau des oreilles qui ont protégé les employés du risque d’accident du travail, il a équilibré les choses», précise son ami.

Son mandat de maire

Après son implication au syndicat, Bernard Dionne a été maire de 1974 à 1981. Durant cette période, la ville de Port-Cartier vivait une grande croissance économique due à l’implantation d’une entreprise américaine dans le domaine du bois, ITT Rayonier, ce qui a créé de nombreux emplois. Cette croissance a ensuite provoqué un boom immobilier important, ce qui a obligé le maire à agir vite dans un temps limité pour que Port-Cartier soit capable d’accueillir ses nouveaux travailleurs.

«Il a dû assumer la gestion d’un développement des infrastructures, au niveau des rues à construire, des maisons à bâtir. Il a dû mettre les bouchées doubles pour livrer les services dans un temps très court», ajoute M. Poulin.

L’augmentation de la population a demandé une école supplémentaire, il a donc fait construire une école secondaire appelée le Centre Éducatif L’Abri pour que les familles puissent s’installer et que les enfants puissent s’épanouir et étudier.

Une implication au-delà de son mandat

Bernard Dionne était aussi connu pour sa dévotion à aider les autres. Sa maison et celle de son épouse était un centre d’accueil ou chaque personne qui en ressentait le besoin ou qui était en difficulté pouvait trouver refuge et sérénité.

«Si quelqu’un faisait de l’autostop, les policiers appelaient Bernard, et il l’accueillait, lui donnait à manger, il allait chercher des vêtements au besoin et après, il repartait» a raconté son ami de longue date au Nord-Côtier.

Après avoir quitté la mairie, il a continué à s’impliquer sur le plan social en créant un centre d’entraide et ressourcement pour hommes appelé Papiplus pour les aider dans les moments difficiles.
«Il y avait beaucoup de suicide en 2000, sur la Côte-Nord. Il a bâti ce centre d’entraide pour que les hommes se réunissent, partagent leurs souffrances et reviennent à la vie.»

En conclusion, voici quelques mots que Mario Poulin a prononcés lors du service funéraire.

«Tu es pour moi et pour beaucoup de gens celui qui nous a fait grandir, espérer et croire en la vie. Un ami toujours présent, prêt à écouter, à aider. Difficile de trouver les mots qui pourraient t’exprimer toute ma reconnaissance et te remercier. Cher ami, tu as été un époux aimant, attentionné et un père hors du commun. Tu avais comme habitude de dire; Merci mon Dieu, en tout temps et pour tout. Merci Bernard!»

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