Un passager du traversier Apollo raconte l’accident
Le NM Apollo a pu relever sa proue éventrée pour faire descendre les véhicules au quai de Godbout.
Alexandre Boudreau, un Septilien originaire du Bas-St-Laurent, était à bord de l’Apollo lors de l’accident survenu lundi à Godbout. Il raconte les événements tels qu’il les a vécus depuis un hublot donnant une vue directe sur la proue du navire.
Le père de famille dans la quarantaine raconte que la traversée de lundi matin s’est faite très rapidement. Poussé par des vents du sud, le NM Apollo a pris seulement deux heures pour rallier Godbout à partir de Matane. En comparaison, la traversée de Baie-Comeau à Matane lui avait pris trois heures.
«J’ai remarqué qu’on rentrait au poste en tabarouète, que le bateau n’avait pas beaucoup ralenti avant de faire son approche.
«Il était en manœuvre pour se positionner, mais le cap n’était pas bon et la vitesse non plus. On s’enlignait vraiment pour le bout du quai. On entendait les machines, la propulsion arrière. Le bateau a ralenti, mais il avait encore de l’inertie et il est rentré dans le bout du quai.
Plus de peur que de mal
«J’ai reculé de cinq pieds, parce que je ne voulais pas me cogner la face dans le hublot. Je me suis dit “ayoye, ça va cogner”», se souvient Alexandre Boudreau.
Il a alors eu une pensée pour son fils qui jouait avec des amis ailleurs sur le bateau.
«Pendant une fraction de seconde, je me demandais si on n’allait pas tomber en mode urgence», confie-t-il.
Finalement, la coque et les caoutchoucs du quai ont amorti le coup. Certaines personnes qui n’ont pas vu venir le coup ont perdu l’équilibre, mais personne n’aurait été blessé.
«Ça a donné un bon coup. C’est comme si on était rentré dans une grosse couche de glace à grande vitesse», illustre-t-il.
«S’il n’y avait pas eu [les équipements de protection] au bout du quai, le coup aurait été pas mal plus dur, ça aurait endommagé le bateau beaucoup plus», croit-il.
Les passagers ont pu descendre du navire normalement malgré l’accident. Alexandre Boudreau et plusieurs autres passagers sont toutefois restés coincés quatre heures à Godbout puisque la route 138 vers Port-Cartier et Sept-Îles était fermée à cause de la tempête.
«C’était comme un mini chaos. Puis les journalistes de Baie-Comeau sont arrivés. Ça ajoutait un élément surréaliste», conclut-il.
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