Un Noël noir qui s’en vient pour plusieurs chômeurs

Par Steeve Paradis 29 novembre 2018
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Ce n’était pas la joie pour les manifestants et représentants syndicaux venus revendiquer à Baie-Comeau un meilleur soutien aux travailleurs saisonniers.

Ça va être Noël bientôt, mais ce ne sera pas le même Noël pour tout le monde. Voilà le constat fait par une vaste coalition de groupes de chômeurs, qui rappelle que de nombreux travailleurs tomberont sous peu dans le trou noir. Plusieurs d’entre eux ont manifesté ce jeudi matin dans plusieurs villes de la région.

À Baie-Comeau, ils étaient une poignée devant les bureaux de l’assurance-emploi pour planter un sapin de Noël, symbolisant malheureusement pour eux les mauvais jours à venir. Des manifestations semblables ont eu aussi lieu à La Malbaie, Forestville, Sept-Îles, Rimouski ainsi que cinq autres villes au Nouveau-Brunswick.

Dans ce dossier, le problème est encore et toujours le même. Les travailleurs saisonniers doivent vivre plusieurs semaines entre la fin de leurs prestations d’assurance emploi et la reprise de la prochaine saison. Le gouvernement fédéral a bien annoncé que les travailleurs saisonniers de 13 régions identifiées recevront cinq semaines supplémentaires de prestations, mais ce n’est pas suffisant, de l’avis de plusieurs.

« Le sapin est à l’image de nos travailleurs; démuni, pas beau comme on dit, mais c’est ça la réalité de nos travailleurs saisonniers en région », a imagé Sébastien Lebreux, du Conseil central Côte-Nord de la CSN. « Cinq semaines de plus, c’est un pas en avant, mais il en manque encore beaucoup. »

« La période des Fêtes, synonyme d’abondance pour la majorité, permettra peut-être à cette même majorité de prendre conscience de la pauvreté qu’engendre le trou noir pour les travailleurs saisonniers de la région. Dans un pays aussi riche et développé que le Canada, cette situation est tout à fait inacceptable et doit changer », a fait valoir la porte-parole d’Action-Chômage Côte-Nord, Line Sirois.

La coalition réclame donc des mesures d’exception pour les régions ciblées, soit un critère d’admissibilité à l’assurance emploi fixé à 420 heures travaillées, avec un plancher de 35 semaines de prestations, ce qui serait pour la plupart suffisant pour éviter la période du trou noir.

Les chômeurs entendent débarquer en force à Ottawa le 4 décembre afin de faire une grande manifestation nationale.