C’est la rentrée lundi à l’UQAC-Sept-Îles

Par Jean-Christophe Beaulieu 27 août 2018
Temps de lecture :

L’équipe sur place : Roberto Gauthier, Geneviève Fafard, Carmen Murray et Claudia Boudreault.

C’est la rentrée au Centre d’études universitaires de l’Est de la Côte-Nord – UQAC. Le Nord-Côtier s’est entretenu avec le directeur quant aux nouveaux programmes et aux développements avec les partenaires autochtones.

Les cours universitaires débutent aujourd’hui, à Sept-Îles. Carmen Murray, adjointe à la direction du Centre d’études universitaires de l’Est de la Côte-Nord, mentionne que deux nouvelles formations verront le jour cette année.

«On a ouvert le programme de certificat en psychologie du travail et des organisations, mais c’est tellement populaire qu’on a dû le fermer aux admissions assez vite. Au deuxième cycle, on offrira un programme court en éthique professionnelle et organisationnelle.»

Mme Murray révèle par ailleurs qu’une association de diplômés septiliens pourrait bientôt se former dans la région. Cela contribuera entre autres à promouvoir les études supérieures sur la Côte-Nord.

Grande place aux Autochtones

Un bon nombre d’étudiants autochtones fréquentent les salles de cours du Pavillon Alouette. On retrouve même une branche du Centre des Premières Nations Nikanite (CPNN) sur place, qui offre pour l’instant trois programmes exclusivement aux Autochtones. Le directeur du CPNN, Marco Bacon, explique l’intérêt d’être ainsi présent à Sept-Îles.

«Nous sommes situés à Chicoutimi au campus principal de l’UQAC. Mais la nation innue étant la majeure partie de notre clientèle, il est important de se rapprocher des communautés de la Côte-Nord et de la Basse-Côte-Nord. Les étudiants n’ont ainsi pas besoin de s’expatrier et de venir vivre à Chicoutimi toute l’année. Ils peuvent suivre leur formation à proximité de chez eux», explique-t-il. M. Bacon.

Il ajoute que le CPNN travaille présentement avec l’Institut Tshakapesh pour développer un programme d’histoire dédié aux étudiants du primaire et du secondaire de la Côte-Nord. L’objectif est de raconter l’histoire des Innus, un sujet qui n’est toujours pas enseigné dans les institutions scolaires.

Enseignement préscolaire

Un autre programme dédié aux Autochtones est en train d’être développé par l’Institut Tshakapesh et le Centre des études universitaires de l’Est de la Côte-Nord. S’adressant aux enseignants préscolaires en exercice en milieu autochtone, il vise à les former plus adéquatement.

«Dans les communautés, l’enseignement se fait en innu jusqu’en troisième année. Ensuite, pour une question d’intégration dans la société et le milieu scolaire québécois, ils apprennent progressivement le français. Mais la rareté des ressources fait en sorte que les enseignants, bien que maîtrisant la langue innue, n’ont peut-être pas tous une formation approfondie en pédagogie», souligne Roberto Gauthier, directeur du Centre.

C’est un fait que confirme la directrice des services éducatifs de l’Institut Tshakapesh, Sylvie Pinette.

«Les enseignants avec un baccalauréat sont une denrée rare. Avec ce programme, nos enseignants déjà en service qui n’ont pas la formation seront donc formés à bien transmettre l’apprentissage. On souhaite pouvoir offrir le programme à l’hiver 2019», dit-elle.

Les communautés innues étant éparpillées sur un grand territoire, il reste à définir les modalités d’enseignement appropriées.

Un Centre d’études spécialisé en santé

Le Nord-Côtier avait appris l’hiver dernier qu’un projet de dispensaire urbain était en voie de réalisation au Centre des études universitaires de l’Est de la Côte-Nord. En collaboration avec le Cégep et le CISSS, le «dispensaire urbain pour l’enseignement clinique», ressemblant à une clinique externe, serait à la fois un lieu de soins et d’apprentissage pour les étudiants collégiens et universitaires.

«On n’a pas abandonné et on espère toujours qu’il soit mis sur pied, mais c’est un dossier complexe étant donné les trois ministères impliqués», constate M. Gauthier.

Il affirme qu’un projet est en branle pour développer un pôle en enseignement supérieur avec une spécialisation en santé. Le dispensaire serait intégré à cette démarche.

«On viserait à offrir notamment des formations spécialisées en intervention en dispensaire en milieu éloigné. On deviendrait les premiers à offrir un tel programme. On recevrait du monde de partout et on serait reconnu pour avoir une spécialité en santé. Ça serait unique au Québec.»

 

 

Partager cet article