Une réunion culturelle réussie au Festival Innu Nikamu

Par Mathieu Morasse 6 août 2018
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Les familles se régalent de mets traditionnel à l’occasion du makusham.

La 34e édition aura été sans fausse note pour le Festival Innu Nikamu. Aidés par une météo favorable, les artistes locaux et invités ont eu la chance d’en mettre plein la vue et plein les oreilles aux nombreuses communautés réunies.  

Kim Fontaine, coordonnateur du festival, trace un bilan positif du rendez-vous culturel innu qui s’est terminé dimanche.

«La température était de notre côté. On est super content. On a eu des beaux spectacles, avec des artistes qui ont été très généreux», dit-il.

Nombre d’artistes, dont plusieurs autochtones, se sont succédé sur scène de jeudi à dimanche. Les Shauit, Paul Daraîche, Jonathan Freeman et Samian ont été parmi les plus appréciés du public.

«Scott-Pien Picard a fait lever la foule, c’était surprenant», ajoute-t-il.

Parlant de foule, les spectateurs ont été nombreux à se déplacer à Mani-Utenam. Les organisateurs comptabilisent environ 8 000 entrées payantes sur l’ensemble des quatre jours. Nombre de ces visiteurs provenaient des diverses communautés innues de la Côte-Nord et de nombreux allochtones se sont joints à la fête.

Le coordonnateur s’attend donc à ce que la présente édition fasse ses frais. L’évènement afficherait une bonne santé financière malgré un léger déficit accumulé.

Makusham cri et innu

Pour la première fois cette année, une délégation crie est venue de la Baie-James pour cuisiner le makusham avec les Innus locaux. Ce repas communautaire traditionnel permet entre autres de déguster de l’outarde, du saumon fumé, du caribou et de la bannique.

Les visiteurs de Nemaska en ont profité pour faire goûter de l’esturgeon fumé et pour cuisiner les mets selon leurs coutumes.

Selon Kim Fontaine, le makusham est l’une des activités préférées des festivaliers, dont entre autres des aînés.

«On a une bonne foule cette année pour les repas. C’est toujours bien apprécié du public», constate-t-il.

Plusieurs résidents de Mani-Utenam ont aussi profité de l’achalandage pour offrir aux visiteurs des repas maison à faible coût.

«Ça fait une petite économie locale», approuve Kim Fontaine.

Tournoi de balle

Un tournoi de balle-molle avait aussi lieu en même temps à Mani-Utenam. Les deux événements ne sont pas liés, mais sont complémentaires. Des joueurs innus, naskapis atikamekws et cris sont venus d’aussi loin que Goose Bay, Kawawachikamach, de la Mauricie et de la Baie-James pour prendre part au tournoi.

«C’est sûr qu’ils profitent de l’événement du Festival. Pendant que les messieurs jouent à la balle, les femmes viennent parfois au Festival, puis en soirée ils se rejoignent», analyse Kim Fontaine.

Parmi les autres activités, on note le bingo radiophonique qui avait lieu le samedi après-midi.

«CKAU offre [les profits] au festival pour son bon déroulement», remercie Kim Fontaine.

L’absence d’alcool sur le site du festival a encore une fois été bien appréciée des familles. Les plus festifs pouvaient pour leur part terminer leurs soirées à la salle communautaire.

Enfin, côté technique, les organisateurs ne déplorent aucun raté ou retard significatif grâce à une équipe rodée. Cet aspect est important puisque plusieurs artistes ne font pas de tests de son.

«Il y en a beaucoup que c’est “plug-and-play” et ça ne paraît pas, ça sonne tout le temps bien», se réjouit-il.

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