Des croisiéristes pourraient bientôt venir faire de l’escalade de glace à Sept-Îles

Par Mathieu Morasse 8 juillet 2018
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Des bateaux de croisière pourraient faire escale à Sept-Îles en hiver dès 2021. L’escalade de glace et la culture innue pourraient devenir les produits exclusifs hivernaux de Destination Sept-Îles Nakauinanu.

L’Association des croisières du Saint-Laurent et Destination Sept-Îles Nakauinanu prévoyaient commencer à développer leur offre de service hivernale dans environ cinq ans. Ils ont toutefois devancé leurs projets à la demande même des lignes de croisières.

Marie-Eve Duguay, chef d’escale chez Destination Sept-Îles Nakauinanu, dévoile que trois clients sont venus visiter des destinations québécoises en février dernier.

«Il n’y a personne sur la planète qui a vraiment des croisières d’hiver. On serait les premiers [à en offrir] de décembre à mars, en plein cœur de l’hiver. Ils ont été extrêmement séduits par ce qu’on pouvait offrir.»

Le développement de l’offre se fait en collaboration avec les autres destinations du fleuve et du golfe du Saint-Laurent. Terre-Neuve et Saint-Pierre-et-Miquelon et des ports de l’Atlantique pourraient aussi faire partie des itinéraires des croisiéristes.

«C’est vraiment un effort collectif, on ne fera pas ça tout seul», spécifie-t-elle.

Un croisiériste évaluerait même la possibilité de venir dans le Saint-Laurent pendant deux mois, dès l’hiver 2021.

Parois de glace

La chef d’escale explique que la clientèle des croisières d’expédition hivernales est différente des croisières estivales. Les voyageurs restent plusieurs semaines sur le bateau et cherchent des choses qui sortent de l’ordinaire. Il s’agirait d’une clientèle plus luxueuse, mais plus exigeante. Les escales hivernales seraient de plus longue durée et pourraient même prévoir des nuitées.

En faisant des recherches, Destination Sept-Îles Nakauinanu a découvert que Sept-Îles compte déjà sur un produit exclusif hivernal: l’escalade de glace. Des gens viendraient déjà de partout dans le monde pour grimper sur la rivière Sainte-Marguerite. Les alpinistes y retrouvent entre autres une route de glace de 220 mètres de haut, soit plus de 2,5 fois la hauteur des chutes Montmorency.

«On a tous été surpris par ça, parce qu’on ne s’attendait pas à avoir ce potentiel-là dans notre cour. On a un beau produit international à mettre en marché», dit Mme Duguay. «C’est un potentiel complètement inexploité, alors on espère que ça va devenir un peu notre produit d’appel. Ça va probablement être ça notre positionnement.»

Légendes innues

Marie-Eve Duguay mise aussi sur la culture innue pour attirer les touristes. Destination Sept-Îles Nakauinanu a d’ailleurs gagné un prix lors d’un symposium tenu en juin à Boston. De nombreux acteurs de l’industrie des croisières y étaient présents.

Le projet présenté par Sept-Îles comportait escalade de glace et camping de luxe. Il était basé sur la légende innue des oiseaux d’été. L’histoire commençait par «il y a 10 000 ans, l’été n’existait pas». L’organisme septilien souhaite d’ailleurs baser toutes ses excursions sur des histoires de ce genre.

«Les légendes innues sont tellement riches en images et en expériences», fait remarquer Mme Duguay.

L’arrivée de croisières hivernales aurait bien évidemment des retombées économiques dans la région. Des activités comme le Festival des Hivernants et des institutions comme le Vieux Poste et le Musée régional de la Côte-Nord pourraient être parmi les bénéficiaires. De nouveaux emplois sont aussi à prévoir, comme des guides pour l’escalade de glace.

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