«De revenir jouer pour vous autres, après 15 ans, c’est la consécration» – Irvin Blais

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À 20 heures le 13 juillet prochain, Irvin Blais promet tout un spectacle sur la grande scène Loto-Québec.

Alors qu’il remonte sur scène à Sept-Îles pour le 25e du Vieux-Quai en Fête, Irvin Blais se remémore les débuts de sa carrière dans la région. Entretien avec l’auteur-compositeur-interprète country.

Toujours autant en demande 15 ans après le début de sa carrière, Irvin Blais donnera une bonne trentaine de spectacles cet été. Mais de ses propres dires, c’est sa venue pour le festival du Vieux-Quai en Fête, le 13 juillet prochain, qui le rend le plus fier.

«Je n’oublie jamais ma gang d’ici, même avec les années», confie le Septilien d’adoption.

Les débuts

C’est en 1990 qu’Irvin Blais vient s’établir à Sept-Îles.

«Je suis arrivé le 13 septembre, à 13h pour travailler chez Vitrerie Norcristal à 13 dollars de l’heure. Depuis ce temps, ce chiffre-là m’a toujours suivi», confie-t-il.

Dans ses temps libres, il joue dans des bars de la ville avec un groupe d’amis.

«On a commencé à jouer à la Brasserie du Vieux-Cartier. On a chanté au Saloon, à la Grange aussi entre autres. Quand t’es passé par la Grange à Sept-Îles, c’est que t’a travaillé fort!», mentionne-t-il en riant. C’est en écrivant une chanson avec Nicolas Gallant, professeur de musique à Manikoutai, qu’il commence à envisager qu’il lui serait possible de faire carrière en composant ses propres morceaux.

En 1996, lui et sa femme Michèle construisent le bar Nashville sur la 138, près de Mani-Utenam.

«On avait une antenne parabolique et on enregistrait des émissions de danses qui étaient diffusées à Nashville. Les dernières danses country de l’heure. Michèle donnait ensuite des cours et les apprenait aux gens. Je peux vous dire qu’on était en avance sur notre temps», se rappelle Irvin Blais. «J’ai alors dit à ma femme : ‘’On va gagner notre vie ici Michèle, dans ce bar. Les gens veulent s’amuser et on va les aider à le faire’’. C’est avec cette idée que tout est parti», poursuit-il.

La route

Après la sortie de son premier album en 2003, «La route des baleines», Irvin Blais envisage d’aller jouer à l’extérieur.

«Quand tu viens d’un endroit, tu dois te démarquer pour les gens de la place. Il fallait que je fasse ma marque avant de revenir, que je fasse mes gallons», affirme le musicien. Il convient qu’il lui a d’ailleurs été difficile de percer dans les grands centres.

«Au début, on nous ignorait un peu, pensant qu’on était un groupe qui arrivait d’un bar western. Mais quand on prenait la scène, et que la salle était bondée, c’est là que les gens du milieu du spectacle n’en revenaient pas.»

Il ne compte plus les fois où, jouant à Gatineau ou à Québec, il peut voir dans la foule les visages de gens de la Côte-Nord qui le suivent.

«À chaque fois, je prends le temps de m’arrêter, de les saluer et de dire au public que ce sont des gens de ma région. À chaque fois, ça me prouve que je n’ai pas travaillé pour rien», raconte-t-il, visiblement ému. Le fait que le public s’approprie facilement les chansons d’Irvin Blais n’est sûrement pas étranger à son succès.

«Quand j’écris un texte, j’essaie de l’écrire pour tout le monde. C’est ouvert et n’importe qui peut s’y identifier. De là surement le sentiment d’appartenance qui se crée.»

La «consécration»

Après avoir été joué un peu partout au Québec, l’artiste revient à Sept-Îles à la veille de la sortie son 13e album. Pendant trois heures sur scène, il interprètera ses multiples classiques.

«Ça va être comme si on se faisait un party de famille. Il y a des histoires dans les chansons que je vais chanter qui parlent de gens qui seront présents ce soir-là dans la foule.»

Après 15 ans sans avoir joué à Sept-Îles même, Irvin Blais se sent honoré.

«De revenir ici le 13 juillet, c’est l’apologie, la consécration de ma carrière. Le monde m’a accepté.»

Démontrant une humilité sans pareil, le musicien se dit reconnaissant envers son public.

«Je suis comme vous autres. Pour moi, la véritable artiste, c’est la mère de la Côte-Nord qui élève ses enfants seule. Moi, je suis un gars bien ordinaire, fier de ce que j’ai fait, d’avoir pu rejoindre autant de gens avec mes chansons. Merci.»

 

 

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