Les producteurs de bleuet se regroupent pour contrer un monopole

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Près de 350 bleuetières pourraient bientôt faire partie de la Coopérative Grand Bleu, sous la présidence de Daniel Leblond.

Pour contrer le monopole des deux groupes possédant les usines de transformations du bleuet, les producteurs se regroupent. Avec la formation de la Coopérative Grand Bleu, il sera possible de développer des produits à valeur ajoutée et de maximiser les retombées économiques pour chaque membre. Une micro-usine devrait d’ailleurs voir le jour sur la Côte-Nord.

L’effondrement des prix, atteignant jusqu’à 19 cents la livre l’été dernier, a été difficile pour les producteurs de bleuets du Québec. En 2016 seulement, ce sont des pertes de 56 millions $ qui les ont affectés. Pour accéder à de meilleures conditions, ils en sont à se regrouper.

Ainsi, le 10 avril dernier, la Coopérative Grand Bleu a été formée. Daniel Leblond, en tant que président, se réjouit de l’initiative.

«C’est un projet très structurant. Ça fait deux ans qu’on travaille là-dessus, avec des gens de la Côte-Nord entre autres. Notre plan d’affaires et notre financement sont à 80% complétés», explique-t-il.

La coopérative rassemblera des producteurs de sept régions du Québec. Sur environ 350 producteurs indépendants, M. Leblond affirme qu’une forte majorité a signifié son intérêt à être membre de la coopérative jusqu’à maintenant.

Une usine au bénéfice des membres

Actuellement, les producteurs de bleuets du Québec sont dans l’obligation de faire affaire avec les deux groupes qui possèdent les usines de transformation, situées au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ils n’ont d’autres choix que d’accepter le prix d’achat proposé.

Or, la coopérative prévoit construire, d’ici mai 2019, une usine de transformation au bénéfice de tous les membres.

«On veut créer de la richesse pour chaque producteur, redistribuer les bénéfices. Le souhait le plus cher que l’on a est que les producteurs retrouvent leur dignité et la joie de cueillir en étant assurés d’avoir un juste prix», assure Daniel Leblond.

Une fois qu’ils auraient été congelés sur place à l’usine qui sera située à Dolbeau-Mistassini, ce serait désormais la coopérative qui prendrait en charge la vente des bleuets des producteurs. À moyen terme, il est aussi prévu de mettre sur places des micro-usines, dont une sur la Côte-Nord.

«On y ferait de la 2e et 3e transformation du bleuet. De la poudre de bleuets, du concentré, du jus, de la bière, ça va être très diversifié.»

Plus de pouvoir

En adoptant la formule de la coopérative, il sera possible d’avoir des prix avantageux pour l’ensemble des producteurs, explique Daniel Leblond.

«Notre pouvoir d’achat et de négociation sera beaucoup plus grand que pour un producteur seul. On pourra avoir accès à des prix plus bas pour l’essence par exemple, les assurances, ou encore, pour la location des abeilles pour la pollinisation», mentionne-t-il.

Le groupe serait même déjà en discussion avec des acheteurs, localement et à l’international, intéressés à faire affaire avec une coopérative. Des démarches ont entre autres été faites pour que les produits puissent éventuellement se retrouver dans les hôpitaux et autres édifices gouvernementaux.

«On a un produit qui se démarque sur la planète. Le bleuet du Québec n’a pas de pesticides ou d’insecticides et on est convaincus d’avoir une valeur ajoutée qui n’a pas encore été exploitée. On mettra tous les efforts nécessaires pour développer ça», assure M. Leblond.

 

 

 

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