Uashat accueille un colloque international sur les enjeux du développement minier en région

Par Mathieu Morasse 31 mai 2018
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Thierry Rodon, chercheur principal du réseau MinErAL et organisateur de l’événement.

Plus de 50 intervenants internationaux réunis au musée Shaputuan ont discuté de l’emploi minier autochtone, du navettage (fly in, fly out) et du consentement libre, préalable et éclairé.

L’événement avait lieu dans le cadre de la 2e rencontre annuelle du réseau international de recherche MinErAL. Ce réseau s’intéresse aux peuples autochtones et aux mines. Il rassemble des chercheurs et des partenaires autochtones et allochtones du Canada, de la Scandinavie, de l’Australie et de la Nouvelle-Calédonie.

Le chercheur principal du réseau MinErAL et organisateur de l’événement, Thierry Rodon, explique que le but est d’améliorer les connaissances sur les enjeux miniers, sur les relations avec les communautés autochtones, et de faire des comparaisons.

Les différences de traitement peuvent être très marquées entre différents pays. M. Rodon donne en exemple Goldcorp, qui a de bonnes relations avec les Cris au Québec, mais qui est au cœur de problèmes majeurs au Guatemala.

«Dans notre zone d’étude, il y a moins de différences. La différence vient en fait des cadres juridiques très différents», nuance-t-il.

Des pays comme l’Australie et le Canada sont semblables puisque leur cadre juridique est issu de la common law britannique. Ils diffèrent toutefois de la Nouvelle-Calédonie (droit français) et de la Scandinavie.

Stratégies de développement économique

Thierry Rodon évalue le principal thème du colloque.

«Ce qu’on essaie de comprendre, c’est comment les communautés autochtones sont mieux à même de bénéficier du développement minier. C’est intéressant d’avoir des échanges sur les stratégies de développement économique des communautés. La façon de tirer profit d’une mine, c’est de la contrôler», lance-t-il.

Il cite en exemple la Nouvelle-Calédonie et l’Alaska, où des peuples autochtones ont des intérêts directs dans des mines.

La situation aurait même une incidence sur l’emploi autochtone.

«Et là, ça va beaucoup mieux, les taux d’emplois sont beaucoup plus importants. On s’aperçoit que quand une compagnie autochtone a une mine, elle trouve le moyen de faire travailler des gens de la communauté», affirme-t-il.

Impacts du fly in, fly out

Le navettage, plus communément appelé fly in, fly out, a aussi fait partie des discussions. Les participants ont analysé les impacts du phénomène sur les communautés, sur les individus et sur les entreprises.

Le recours au navettage permet une flexibilité opérationnelle aux entreprises, mais éprouve les relations de travail et la cohésion sociale et culturelle. Le phénomène a aussi des impacts divers sur la qualité d’emploi et sur les économies locales et régionales.