Gestion de la rivière Moisie : le conseiller St-Onge insatisfait des intentions de Québec

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La rivière Moisie.

Le gouvernement du Québec veut impliquer davantage la communauté de Uashat mak Mani-Utenam dans la gestion de la rivière Moisie via la création d’une Réserve aquatique. Le conseiller Jonathan St-Onge souhaite plutôt que les négociations soient axées sur la création d’une aire protégée autochtone.

La communauté de Uashat mak Mani-Utenam avait réclamé l’été dernier que plus d’espace soit rendu accessible aux Innus pour la pêche sur la rivière Moisie. Les Innus demandaient aussi que le gouvernement achète les pourvoiries de la rivière pour pouvoir les léguer à la communauté. Le conseiller Jonathan St-Onge en particulier dénonçait le fait que seulement une petite parcelle soit disponible à la communauté pour la pêche.

Le gouvernement provincial envisagerait désormais de soutenir financièrement la communauté de Uashat mak Mani-Utenam pour qu’elle puisse obtenir une pourvoirie dans les plus brefs délais.

Le nouveau projet d’entente de gestion de la rivière Moisie prévoit aussi de donner un rôle accru à la communauté quant à la création et la gestion du projet de Réserve aquatique de la rivière. Québec dit vouloir faciliter l’accès et la participation des Innus à cette gestion, mais aussi intensifier leur participation à la conservation des ressources et à la protection de la Moisie.

Favorable à une cogestion

L’un des propriétaires de la Pourvoirie Shipu, Benoit Audette, croit que ce serait à l’avantage de tous qu’il y ait une cogestion par tous les acteurs concernés par la rivière. Il fait référence aux pourvoyeurs, à l’APRM et à la communauté innue.

«Je suis favorable à ça, à ce qu’on fasse le travail en ce sens-là, qu’on s’assoit et qu’on discute. Et je ne parle pas d’une cogestion du territoire, mais bien de la Réserve aquatique. Mais avant toute chose, il faut s’entendre», croit-il.

Il convient que le dossier de la rivière en est un qui touche profondément les Innus de Uashat mak Man-Utenam.

«C’est l’autoroute ancestrale, les gens ont beaucoup d’émotions quand ils en parlent. Mais c’est important, il faut en parler», estime M. Audette.

Du côté de l’APRM, on se dit ouvert.

«On est fermé à rien, mais on n’est pas partie prenante de ces négociations. On est informé du tout qu’une fois l’entente signée», rappelle le président de l’association, Yves Girard.

Aire protégée autochtone

Le conseiller Jonathan St-Onge quant à lui n’est pas en faveur d’une Réserve aquatique gérée seulement en partie par la communauté de Uashat mak Mani-Utenam.

«Je le dis depuis le début, le mieux serait une aire protégée gérée par les Innus. C’est la meilleure façon de protéger le territoire», affirme-t-il.

Le gouvernement provincial travaille à protéger la rivière Moisie, mais a fait trop d’erreurs, selon le conseiller.

«Comme en envoyant les dix derniers caribous dans un zoo, ou encore en pensant que d’installer des pourvoiries sur la rivière allait protéger le saumon. Pour nous, ce n’est pas seulement un endroit pour pêcher, c’est une entrée pour aller au territoire. C’est important pour nous», déclare-t-il.

M.St-Onge demande aussi à ce que toute entente entre le gouvernement et le conseil de bande fasse l’objet d’un référendum.

«Je suis proche des Innus, à leur écoute, et c’est ce qu’ils me disent. Quand une décision touche le territoire, le conseil doit absolument demander à la communauté si on va de l’avant ou pas.»

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