En cinq questions… Mathieu Brien

Par Sylvain Turcotte 19 mars 2018
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Mathieu Brien

Du haut de ses 6’6″, Mathieu Brien ne passe pas inaperçu dans les gymnases. Il a la stature d’un joueur de volley. Son sport, qui l’a mené à évoluer jusque dans les rangs universitaires, l’accapare maintenant à un autre niveau.

Celui qui a déjà enseigné l’histoire vit maintenant de son sport. Il voit à la concentration volleyball de l’Institut d’enseignement de Sept-Îles à titre d’entraîneur du programme du Noir et Or. Voici son portrait. 

Nom : Mathieu Brien
Âge : 34 ans>
Entraîneur depuis : 16 ans (2002)

Parle-nous de ton parcours qui t’a amené à être entraîneur?

À la base, quand j’ai commencé à jouer au volleyball, ce fut le début de quelque chose que je ne pouvais pas imaginer à l’époque. Ce sport m’a presque tout apporté; conjointe, famille, amis, travail, etc.

J’ai rapidement commencé à entraîner, parce que du volleyball j’en mangeais. Lorsque j’étais joueur au collégial ou universitaire, je revenais souvent dans mon école secondaire pour être assistant avec mon ancienne équipe du secondaire. Au départ de l’université en 2006, j’ai pris le coaching beaucoup plus au sérieux.

Mon arrivée à Sept-Îles en 2007 a été ma lancée en tant qu’entraîneur. J’ai participé aux Jeux du Québec 2007en tant qu’assistant-entraîneur auprès de Sébastien Scherrer et Dany Noël. Durant le même été, j’ai commencé à entraîner en volleyball de plage avec le Club jÔne.

Durant les années qui ont suivi, je me suis majoritairement concentré sur le volleyball de plage. J’ai participé à deux finales des Jeux du Québec (2012 et 2014) et j’ai mis sur pied des camps de mini volleyball de plage durant les étés.

Le volleyball de plage prenait pas mal toute la place jusqu’à ce que je rencontre un groupe de filles qui adoraient vraiment le volleyball et qui en voulaient toujours plus. Je les ai entraînées durant leurs trois premières années du secondaire. Quitté ce groupe d’athlète a été un coup dur pour moi, je connaissais ces filles depuis sept ans avec les camps d’été. Je ne pouvais toutefois pas passer à côté de l’offre d’emploi que m’offrait l’IESI. Être entraîneur à temps plein et n’avoir que ça à faire, c’est une opportunité assez rare. Je termine donc ma troisième année à la barre du Noir et Or Volleyball. C’est vraiment stimulant d’être dans un environnement de travail qui encourage la pratique d’un sport sur une base quotidienne.

Finalement, durant mes premières années à Sept-Îles, j’ai fait un petit retour à l’Université de Sherbrooke entre 2009 et 2011 et j’ai pu m’impliquer en tant qu’assistant-entraîneur auprès des Volontaires du Cégep de Sherbrooke division 1. À ma deuxième année, nous avons réussi à remporter le championnat provincial division 1.

Comme entraîneur, quelle philosophie et quelle vision prônes-tu?

Pour moi, le volleyball c’est un outil de travail. Je m’efforce de faire de meilleures personnes de mes athlètes. Je veux qu’elles soient capables d’affronter n’importe quelles situations de la vie courante et qu’elles aient des armes pour faire face à tous les défis qui se présentent.

Au niveau personnel, je prône la discipline, l’implication et l’esprit d’équipe. Le fait d’être présent à l’école avec les jeunes m’aide beaucoup à mieux les comprendre et les soutenir dans différentes situations.

Au niveau plus technique, je tâche de suivre du mieux possible le DLTA (développement à long terme de l’athlète). L’apprentissage d’un sport ou de toute autre chose se fait sur du long terme. Les premières années, les athlètes doivent d’abord apprendre à s’entraîner. Il est difficile de penser performance si au quotidien on n’arrive pas à sortir de sa zone de confort.

Pour moi, le chemin qui est emprunté pour atteindre un objectif est beaucoup plus important que le résultat. Une belle performance ne se qualifie pas en termes de pointage. C’est très fréquent que je parle aux athlètes de défaite à saveur de victoire ou de victoire à saveur de défaite. Le tableau de pointage exprime rarement la réalité d’un match. Pour moi, une bonne technique compte beaucoup dans l’évolution d’un joueur de volleyball. J’aime vraiment mieux qu’un athlète manque un geste technique qu’elle essaie de bien faire, plutôt que de réussir un geste croche. La technique primera toujours sur le résultat pour ma part.

Je suis très exigeant de mes athlètes, je leur en demande beaucoup, mais je suis aussi exigeant envers moi-même et ma préparation. Les filles savent qu’elles peuvent toujours compter sur moi.

De qui t’inspires-tu et quelles sont tes ambitions?

J’ai eu la chance, voire même l’honneur d’avoir Glenn Hoag (ancien entraîneur de l’équipe nationale) comme entraîneur à l’Université de Sherbrooke. La rencontre avec cet homme a forgé la personne que je suis aujourd’hui. C’est un grand homme avec une éthique de travail incroyable. Il est une grande source d’inspiration pour moi. Ici à Sept-Îles, c’est Éric Sénéchal et Stéphan Imbeault qui sont pour moi des mentors très importants. Éric m’a appris presque tout ce que je sais du volleyball de plage et de la gestion d’une équipe. Son calme et sa discipline sont légendaires à mes yeux. Stéphan, quant à lui, est un grand technicien. Toujours ouvert aux nouvelles idées, il aime me sortir de ma zone de confort en tant qu’entraîneur en me questionnant et me challengeant. Sans ces trois personnes, je ne serais vraiment pas le même entraîneur, je me demande même si j’entraînerais encore.

Qu’est-ce qui te rend fier comme entraîneur?

Il n’y a rien comme être témoin d’un athlète qui atteint ses objectifs. J’aime voir la fierté dans les yeux de mes athlètes. Il n’y a pas si longtemps, j’avais une athlète qui n’arrivait pas à réussir son service par haut, à vrai dire il n’était même pas proche du filet. Un an plus tard, durant un entraînement de services, elle a réussi à faire passer son premier service par en haut. Le visage de stupéfaction et la fierté qu’elle ressentait, c’est pour des petits détails comme ça que j’entraîne. Bien entendu, les podiums et les résultats sont plaisants, mais rien n’est comparable aux petites victoires quotidiennes qu’on peut vivre.

Quel athlète t’a marqué depuis tes débuts? Et pourquoi?

Nicolas Hoag que j’ai eu la chance d’entraîner au niveau collégial m’a vraiment marqué. J’ai été impressionné par son calme et sa gestion du match. À l’époque, il savait qu’il était le joueur important de l’équipe. Dans aucune situation, je ne l’ai vu paniquer ou s’emporter. Il a toujours été présent pour ses coéquipiers plus en difficultés et il a toujours livré la marchandise. C’est un athlète complet qui m’impressionne encore après plusieurs années.

 

 

 

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