Collectif 138 présente : «Ceci n’est pas une exposition»

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Collectif 138

«J’ai imagé des rêves d’enfants, avec des installations dans la nature», a expliqué Christine Blaney.

Avec cet évènement, le Collectif 138 a recréé l’ambiance fantaisiste des expositions surréalistes du milieu du siècle dernier. Christine Blaney et ses amis photographes nord-côtiers rendent ainsi hommage aux maîtres de l’époque, en s’assurant de laisser au passage leur touche bien à eux.

Le Collectif 138 est un groupe de quatre photographes. Formé de Christine Blaney, photographe de métier bien connue, ainsi que de Tony Thibault, Mario Tremblay et Guillaume Dechamplain.

«C’est notre deuxième exposition», explique Mme Blaney. «L’année dernière, on m’avait invitée à faire quelque chose à la bibliothèque en mon nom, mais j’ai plutôt opté pour inviter mes amis photographes, pour faire quelque chose en groupe. C’est à ce moment que le collectif est né», poursuit-elle.

De Breton à Dalí

Cette année, le groupe a voulu initier jeunes et moins jeunes au surréalisme, mouvement fondé par l’auteur André Breton dans les années 20. Provenant tout d’abord de la littérature, le mouvement a ensuite attiré photographes et peintres, dont le célèbre Salvator Dalí.

«On a étudié les grands maîtres du surréalisme, qui avaient une notion centrale de collectivité dans leur art. On a passé un an à se préparer, à étudier leurs démarches», mentionne la photographe. Les quatre amis ont collaboré du début à la fin à la préparation de l’exposition de leurs œuvres.

Christine Blaney indique que les membres du Collectif 138 ont tenté de respecter à la fois la démarche, les thèmes et les techniques des surréalistes.

«En photographie, ils avaient développé la technique de la solarisation par exemple. Sous le thème de l’amour fou, inspiré des écrits d’André Breton, Tony Thibault a reproduit cette technique dans ses œuvres», explique-t-elle.

Guillaume Dechamplain a quant à lui fait des photographies de paysages, à l’infrarouge.

«Ça donne vraiment l’impression d’être sur une autre planète. Mario Tremblay a plutôt utilisé le light painting. Le thème du hasard a mené ses œuvres, parce qu’on ne sait jamais quel sera le résultat avec cette technique», mentionne Mme Blaney.

Les notions de l’imprévisible, du hasard ou encore du rêve, dirigent les œuvres surréalistes.

«C’est le rêve que j’ai le plus utilisé, personnellement. J’ai imagé des rêves d’enfants avec des installations dans la nature un peu partout à Sept-Îles.»

Mais le surréalisme, c’est plus une pensée et une démarche qu’un résultat, selon Christine Blaney. Les maîtres du mouvement étaient d’ailleurs des provocateurs, des critiques, remettant en question l’art et l’artiste.

Un évènement familial

«Ceci n’est pas une exposition» a été créé pour être une expérience en elle-même. L’espace de la Salle Aquilon a été cloisonné pour que les gens passent d’un univers à l’autre.

«On a aussi parsemé l’exposition de ready-made, qui consistent en des objets normaux, transformés pour ne plus être utilisables. C’était une façon pour les surréalistes de questionner ce qui est de l’art et ce qui n’en est pas. Notre fer à repasser et notre fourchette d’honneur en témoignent. Je vous assure que les enfants adorent ça», affirme la photographe.

Christine Blaney tient à mentionner que le but du collectif est de promouvoir la photographie en tant qu’art, une reconnaissance qui se fait difficile avec le virage numérique des dernières années.

«On veut faire perdurer la photo en tant qu’art, c’est notre mission. Et les jeunes sont le meilleur public avec qui partager, c’est la relève.»

Le vernissage, soit la présentation des œuvres et artistes, a eu lieu le 5 mars dernier. Les œuvres demeureront à la Salle Aquilon jusqu’au 5 avril.

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