Jonathan Freeman : «juste le gars de Sept-Îles»

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La Voix

Jonathan Freeman, candidat à La Voix 6.

Grâce à son interprétation de la chanson Heart Beats Slow, Jonathan Freeman a réussi à convaincre les quatre coachs de l’émission La Voix de se retourner. Celui qui a passé son adolescence à Sept-Îles s’est finalement retrouvé dans l’équipe d’Éric Lapointe et a fait partie d’un moment de télévision unique.

C’est dimanche dernier qu’a eu lieu le retour de la populaire émission La Voix sur les ondes du réseau TVA. En clôture, un artiste s’est présenté sur la scène pour performer derrière un immense rideau qui empêchait le public de le voir.

Il s’agissait de Jonathan Freeman, un jeune homme âgé de 25 ans qui, il y a peine un an, quittait sa maison de Sept-Îles pour aller s’installer à Québec. «J’ai été le dernier à passer sur scène. Je voyais les gens partir, mais sans savoir ce qu’ils chantaient ou ce qu’ils faisaient. On m’a placé derrière un rideau. Je n’avais pas trop conscience de ce que je m’en allais faire. Une fois sur la scène, je me suis dit “je ne vois personne, mais je suis là”», raconte le chanteur.

Durant son interprétation de la chanson Heart Beats Slow de Angus et Julia Stone, Jonathan a vu le coach Éric Lapointe venir déchirer le grand rideau blanc qui empêchait le public de le voir. «J’entendais la foule crier et je pouvais voir les lumières des coachs qui se retournaient. Là, j’ai vu quelqu’un se diriger vers moi et déchirer le rideau», relate le Septilien, qui a finalement choisi de rejoindre l’équipe du réputé rockeur.

Jonathan Freeman qualifie son expérience à l’émission «d’irréelle». «Performer sur cette scène-là, c’est quelque chose d’un peu irréaliste. Tu n’as pas trop le temps de réaliser que tu es là. C’est tellement gros que tu te demandes vraiment si ce n’est pas un rêve.»

Parti de loin

Même s’il a passé son adolescence à Sept-Îles, Jonathan est né à Montréal. Là-bas, il a gouté à la pauvreté. Pour lui, sa simple participation à l’émission est une victoire. «Je n’ai pas d’attente envers cette émission-là. Tout ce que je demande, c’est de faire ce que j’aime. Je veux juste prouver au monde que rien n’est impossible. Je suis parti du gars qui mangeait dans les poubelles avec sa famille et qui vivait dans une voiture et maintenant je suis à La Voix», dit-il.

Vers la fin de son adolescence, l’artiste à la voix rauque se découvre une passion pour la musique. Isolé avec son talent, il décide de quitter sa lointaine Côte-Nord pour s’installer à Québec et suivre sa voix. «Quand je suis parti de Sept-Îles pour aller à Québec, j’étais très déçu parce que je n’arrivais pas à consacrer mon temps dans la musique comme je l’aurais voulu. Je travaillais beaucoup dans un resto-bar spectacle de Québec. En parallèle, je devais retourner à Sept-Îles pour m’occuper de ma mère qui faisait des rechutes», témoigne-t-il.

Oscillant entre le travail et la musique, Freeman se laisse finalement convaincre par des amis pour se lancer dans l’aventure de La Voix. «Ce sont mes amis qui m’ont incité à aller à La Voix. Au début, je n’étais pas trop chaud à l’idée. Mais je me suis dit que si c’était une façon radicale de m’obliger à imposer ma musique et à mettre du temps là-dedans, j’étais aussi bien d’y aller», se rappelle-t-il.

Malgré son parcours atypique, l’artiste de 25 ans refuse d’être considéré comme une victime. «Je ne veux surtout pas avoir l’air d’une victime. Dans la vie, tu choisis de pleurer ta vie ou de te lever. Notre famille, on a décidé que c’était assez et qu’on allait se lever», indique-t-il.

Né pour briller

Lorsqu’il découvre la musique, Jonathan Freeman ne découvre pas seulement un talent, mais bien une véritable vocation. «Depuis que j’ai découvert la musique, je sais que je suis né pour ça. Je ne retournerai pas travailler dans un bar. Là, je reçois des fleurs de gens qui sont dans le métier, je me fais des contacts. Il ne faut pas s’inquiéter pour moi», assure-t-il.

De nature calme selon son propre aveu, le «soulman» admet que son passage à l’émission lui a généré un petit gain de confiance en soi. «J’écoutais les coachs parler et je me disais : je viens de performer devant quatre icônes de la chanson. C’est déstabilisant parce que dans ma tête je suis juste le gars de Sept-Îles. Maintenant, je réalise que j’ai peut-être quelque chose. Ça me réveille, ça me motive», révèle-t-il.

Proche de ses émotions, il espère pouvoir véhiculer un message de persévérance et de détermination via sa musique. «Dans la vie, je suis vraiment quelqu’un de centré sur mes émotions. Je véhicule mes émotions et ma sensibilité par ma musique. En même temps, c’est du passé et j’avance dans la vie, mais j’essaie toujours de mettre de l’émotion dans ma musique. Au final, mon message, c’est juste : allez-y. Ne croyez pas ce que les gens disent. Moi, je n’étais pas bon à la base. Ma propre mère me disait d’arrêter. Il faut foncer, croire en soi et vivre ses rêves.»

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