La semaine dernière, le Journal vous invitait à faire parvenir vos questions pour le ministre responsable de la Côte-Nord, Pierre Arcand. Ce dernier s’est engagé à y répondre. En voici le résultat. Il est toujours possible de nous faire parvenir des questions en vue des prochaines publications.
1. Puisque ces questions sont par écrit, j’espère que vous pourrez prendre le temps de lire mon préambule. Les gens de Sept-Îles vivent dans un endroit magique qui a le potentiel de faire le bonheur de toute famille qui choisit d’y vivre, mais encore faut-il avoir les moyens d’en profiter.
L’économie va bien quand les mines vont bien. Et nos citoyens corporatifs miniers produisent des tonnages records d’année en année. Plusieurs d’entre eux ont profité du haut du cycle dernier pour investir dans l’augmentation de leur production. Et ils s’en portent tous très bien.
Pour le simple citoyen, ça va moins bien. Les organismes comme la Chambre de commerce et nos leaders en développement économique disent que nous sommes dans un creux de vague et que l’économie est déprimée. L’argent est rare, tout coûte cher et les jobs payantes sont rares et quand on ne travaille pas pour les minières, l’aluminerie, le Cégep, l’hôpital ou l’école, la vie n’est même pas drôle.
Donc, oublions le beau terrain de jeux qu’est notre territoire. Les gens travaillent à bout de souffle tout le temps. Les anciens disparaissent et les jeunes ne sauront même plus où et comment aller dans le bois ou sur la mer et ni pourquoi.
En plus, afin d’avoir tous les services dont nous avons besoin pour permettre à notre communauté de fonctionner, nous avons un million d’organismes communautaires qui s’occupent tant bien que mal de tout ce que les gouvernements ne font pas ou plus. Tous ces groupes et organismes essentiels sont toujours en déficit de budget statutaire.
Maintenant, ma question.
Comment pourrions-nous comme résidents de Sept-Îles, ou d’une autre communauté de la Côte-Nord, propriétaires des baies qui servent de havre de transbordement du minerai et des ressources naturelles de nos territoires, mettre en place un frais ou tarif de 1.00$ la tonne transbordée?
Les sommes recueillies à Baie-Comeau, Forestville, Havre-Saint-Pierre, Port-Cartier et Sept-Îles seraient redistribuées dans des fonds de soutien à la communauté. Des fonds locaux et indépendants, financés annuellement au prorata de la population de chaque communauté de la Côte-Nord. Fini le «quêtage» d’argent et de temps pour soutenir nos organismes. Nous nous donnerions les moyens de décider localement des investissements prioritaires à notre qualité de vie.
Les compagnies font des milliards avec nos ressources non renouvelables, qui transitent par nos communautés. Il est légitime de nous en tirer avec plus que des fonds de tiroirs puisque ce sont nos communautés qui rendent possible cette industrie lucrative.
Il est révolu le temps où les jobs étaient les seuls bénéfices dans des communautés qui mettent tout en place pour nos grands donneurs d’ordres. En cette époque du 4.0, les communautés doivent être des réelles partenaires, donc profiter d’une portion de la valeur de nos ressources. Un dollar la tonne…
Marc Fafard
Réponse du ministre Pierre Arcand :
M. Fafard,
Je suis d’accord avec vous lorsque vous dites que vous habitez une région magique. La Côte-Nord est un endroit magnifique.
Maintenant, pour répondre à votre question, notre gouvernement a fait de l’écoute des besoins des régions l’une de ses priorités. C’est pourquoi nous avons mis en place le Fonds d’appui au rayonnement des régions, un tout nouveau programme qui, à terme, sera doté d’une enveloppe de 100 M$ par année mis à la disposition des régions. Le but de ce fonds est d’investir dans des projets mobilisateurs ayant un rayonnement régional. Pour la première fois dans l’histoire du Québec, les projets seront choisis et priorisés par un comité régional de sélection en fonction des priorités de développement propres à chaque région. Vous avez raison de dire que les communautés sont de réels partenaires. Les intervenants régionaux sont les mieux placés pour identifier les défis à relever.
2. Grosse annonce à Montréal en avril 2015 et en mai 2015. Lettre du premier ministre Couillard adressé au chef Denis Mestenapéo, chef de Pakua-Shipi, que le chantier-école entre La Tabatière et Tête-à-la-Baleine allait se faire. Depuis, absolument rien, à part de se faire dire que ça s’en vient. Est-ce que le ministre Pierre Arcand est prêt à rencontrer les communautés les plus isolées pour négocier des ententes sur le prolongement de la 138 avec des obligations de résultat?
Guy Bellefleur
Réponse du ministre Pierre Arcand :
M. Bellefleur,
Le prolongement de la route 138 est une priorité pour notre gouvernement. Le premier ministre a d’ailleurs réitéré l’importance de ce projet lors de son passage sur la Côte-Nord en août dernier. Nous comprenons la réalité des citoyens de la Basse-Côte-Nord et nous travaillons, en concertation avec le milieu, pour la réalisation de ce projet ambitieux. Nous sommes présentement au travail : des relevés aériens ont été réalisés à l’été 2017 afin de compléter les tracés manquants sur environ 250 kilomètres et le déboisement est déjà complété entre Tête-à-la-Baleine et La Tabatière. Des travaux de déboisement sont prévus en 2018, entre Kegaska et La Romaine. La construction des deux tronçons est prévue en 2019.
Notre gouvernement est conscient que le prolongement de la 138 améliorera la qualité de vie des citoyens enclavés et entraînera des retombées économiques et sociales pour toutes les communautés de la Basse-Côte-Nord. Nous nous assurerons, tout au long du processus, d’impliquer les communautés locales et innues concernées, pour qu’elles puissent bénéficier d’un maximum de retombées, notamment en matière d’emploi.
Pour participer, veuillez nous faire parvenir vos questions. Trois options s’offrent à vous :
- Courriel : dery@lenord-cotier.com
- Message privé Facebook : facebook.com/LeNordCotier
- En personne : 719, boulevard Laure, Sept-Îles
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