Naissance du plus important groupe ambulancier privé

Par Jean-Christophe Beaulieu 9 février 2018
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Paramédics

Groupe Radisson et Services Ambulanciers Porlier, qui dessert notamment l’est de la Côte-Nord, fusionnent. C’est la première fois qu’une telle fusion a lieu dans le milieu préhospitalier et elle donne naissance à la plus grande entreprise privée du secteur au Québec. L’enjeu économique est présent, mais la priorité demeure le service aux patients, selon la directrice générale de Services Ambulanciers Porlier, Catherine Porlier.

Le siège social de la nouvelle entité, ParaXion, sera localisé à Montmagny. Porlier, qui se situait à Mont-Joli, deviendra un centre administratif. C’est Laurent Hamel, anciennement à la tête du Groupe Radisson, qui sera le directeur général de la nouvelle entreprise.

Services Ambulanciers Porlier a vu le jour en 1978, à Schefferville. Catherine Porlier, entrée en poste comme directrice générale en 2013, dit que l’opération annoncée le 7 février consiste en une «fusion de valeur».

«On unit nos expertises, nos forces, pour que nos équipes donnent de meilleurs services. On a les mêmes services à la base et la fusion représentera un total de 500 employés», rapporte-t-elle.

Elle indique que les raisons de la fusion sont principalement d’optimiser et de standardiser des processus. L’enjeu économique est présent, mais la priorité est de donner de meilleurs services aux patients.

«J’ai envie de vous dire que, seul, on va plus vite, mais qu’ensemble on va plus loin», déclare-t-elle.

Au sein du nouveau groupe, on prévoit bientôt ouvrir un centre de formation.

Nouvelles conditions

Cette fusion survient alors que les ambulanciers de la région viennent de cesser les moyens de pressions qu’ils exerçaient depuis février 2017. Les négociations de la nouvelle convention collective sont présentement en cours.

«On a une entente de principe avec la CSN. À l’heure actuelle, on attend le vote des membres pour se prononcer là-dessus», rapporte Samuel Bernier, président du Syndicat des paramédics de la Moyenne et de la Basse-Côte-Nord. Le syndicat réclame une augmentation de salaire, une diminution de la charge de travail et de meilleures conditions de retraite.

Des ambulanciers de la région, bien que n’étant pas autorisés à communiquer avec les médias, ne comprennent toujours pas les impacts les concernant.

«On a appris ça via le communiqué transmis aux médias, on n’a pas tellement eu d’information. De beaux discours, mais on ne croit pas que ça puisse améliorer nos conditions», a confié l’un d’eux, préférant conserver l’anonymat.

À ce propos, Catherine Porlier indique que tous les employés sont libres de poser des questions. «On va aller les rencontrer sous peu», indique-t-elle.

Impacts

Le président du syndicat donne son avis sur les impacts de la fusion. «C’est surtout une fusion administrative. La standardisation par exemple, ça veut dire que les notes de service, les différentes mesures administratives, vont être les mêmes pour tout le monde sur le territoire.» Selon M. Bernier, la fusion ne change rien pour les syndiqués.

«Est-ce que la nouvelle direction va avoir la même attitude vis-à-vis des syndiqués, est-ce qu’ils vont mieux collaborer ? En tout cas, il n’y aura pas de perte d’emploi pour les ambulanciers, mais ça pourrait en être autrement du côté administratif. Les impacts seront d’ordre organisationnel», estime-t-il.

Pour l’usager, la facturation des services ambulanciers ne devrait pas augmenter, puisque c’est le ministère de la Santé qui fixe les prix. Les services aux patients pourraient toutefois être optimisés à certains degrés. «Peut-être y aura-t-il plus de personnel de terrain dans les régions éloignées. Peut-être que tous les véhicules auront désormais les mêmes équipements», songe M. Bernier.

ParaXion comptera 500 employés, 70 véhicules ambulanciers et 31 casernes réparties à travers le Québec, entre autres en Gaspésie, au Bas-Saint-Laurent, dans les Laurentides et sur la Côte-Nord.