Bio Énergie AE : un modèle pour l’innovation du secteur forestier

Par Jean-Christophe Beaulieu 8 février 2018
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Bio Énergie AE

Dès mars prochain, on commencera les opérations qui visent à convertir 170 000 tonnes métriques en 40 millions de litres de combustible par année.

Bio Énergie AE, à Port-Cartier, servira de modèle au gouvernement pour le développement d’autres projets d’usines de biocarburant dans la province. Alors que le ministre des Forêts (MFFP) réitérait en début de semaine que l’avenir des pâtes et papiers passera par la bioéconomie forestière, l’usine port-cartoise devrait finalement démarrer en mars.

«C’est lui [le projet port-cartois] qui nous aidera à préciser l’encadrement et la façon de le faire dans le futur. À partir des données recueillies, on va pouvoir mieux accompagner les promoteurs à l’avenir», explique Catherine Thibeault, relationniste au MFFP.

Le ministre Luc Blanchette soutient que l’enjeu de l’industrie est d’assurer son avenir en migrant vers la bioéconomie forestière, un secteur qui vise à développer des bioproduits à partir de biomasse forestière et à produire de l’énergie à partir de biocarburants. Il affirme dans un communiqué daté du 6 février que le gouvernement accompagnera l’industrie pour lui permettre de se réinventer. «C’est en innovant que l’industrie se consolidera. Le nouveau contexte de la bioéconomie forestière offre de multiples possibilités en ce sens», a-t-il déclaré.

Un exemple d’innovation

Bio Énergie AE, un partenariat public-privé, devrait commencer ses opérations à Port-Cartier en mars prochain. L’usine à laquelle Arbec est associée se servira de bois non propre au sciage et le transformera en biocarburant. On vise ainsi à utiliser les résidus de coupe, les têtes d’arbres, le bois mort ainsi que les arbres affectés par l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette. On en tirerait un combustible qui remplacera le mazout dans le chauffage industriel.

La conseillère en communication du MFFP explique le rôle du ministère dans le projet.

«Ce sont 170 000 tonnes métriques vertes provenant uniquement de la Côte-Nord qui seront traitées de la sorte dans un premier temps. Quelque 40 millions de litres par année de biocarburant seront produits. Notre rôle est de délivrer les permis et d’encadrer la récolte de biomasse, parce qu’on sait précisément quels secteurs, par exemple, ont été affectés par la tordeuse. En bref, ils se trouvent à faire de la valorisation de résidus», mentionne-t-elle.

À savoir si d’autres initiatives verront le jour bientôt au Québec, Mme Thibeault précise qu’il y a d’autres demandes, mais que c’est bel et bien le projet de Port-Cartier qui servira de pilote pour accompagner les prochains promoteurs.

Davantage de valeur  

L’objectif pour le MFFP est d’accompagner les entreprises et promoteurs du domaine forestier dans la migration vers la bioéconomie forestière. En modernisant et diversifiant les produits de l’industrie forestière, on allonge la chaîne de valeur, explique Mme Thibeault.

«On essaie de créer davantage de valeur avec la même ressource. Pour faire une gestion saine et durable, on tente de s’assurer que la ressource est utilisée au maximum de sa capacité.»

Selon les chiffres du ministère, l’industrie forestière génère des revenus annuels de près de 15 milliards $. Avec quelque 58 000 emplois, elle constitue le principal moteur économique de plus de 140 municipalités québécoises. Avec 32 millions $ accordés au promoteur par Québec, le projet a nécessité au total 104 millions $ pour être mis sur pied. L’ouverture officielle aura lieu le mois prochain. Le Groupe Remabec, propriétaire d’Arbec, n’a pas rappelé le journal.

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