Mia Blais Côté : un imaginaire débordant mis à contribution

Par Éditions Nordiques 3 février 2018
Temps de lecture :
Mia Blais Côté

De nature plus discrète, Mia Blais Côté est visiblement heureuse de partager avec les gens cette passion qu’elle a pour la fiction interactive.

À un très jeune âge, Mia Blais Côté savait qu’elle était foncièrement différente des autres et avait une très grande difficulté à s’intégrer à un groupe, ou à se faire des amis. C’est à l’âge de 18 ans qu’elle a appris qu’elle est atteinte d’un trouble du spectre de l’autisme. Au cours des dernières années, l’informatique est devenue un outil pour exprimer sa créativité.

La Septilienne s’est décidée à évoluer dans le domaine de la fiction interactive, qui consiste en un type de jeu vidéo où l’accent est mis sur le texte. Loin de chercher à en faire un gagne-pain, ce passe-temps occupe une place très importante dans sa vie personnelle. Cette expertise qu’elle a développée et qu’elle souhaite approfondir lui permet de socialiser avec d’autres personne et de laisser libre cours à son imagination.

En quelque sorte, l’écriture de scénario est devenue pour elle un refuge dans lequel elle est véritablement confortable.

«Écrire une bonne histoire me prend un bon deux semaines. Je dois arriver à écrire des histoires de plus de 10 000 mots. J’ai tendance à me tanner quand c’est trop long et je dois me défaire de ce ressenti. Comme je ne suis pas limitée par les images, ni la musique, l’exercice devrait être plus facile. Je me fixe ça comme défi», lance-t-elle.

Ses réalisations

Depuis la fin de l’été 2017, Mia Blais Côté a lancé quatre jeux sur la plateforme Steam Powered et a réussi à en vendre 1 000 copies. Le premier, «Les quatre Alice», met en vedette une adolescente autiste qui se retrouve prisonnière d’une maison hantée, dans laquelle elle doit combattre des monstres.

«Au départ, je voyais l’autisme comme une force. Je me disais qu’on en parlerait. Il est rare qu’une héroïne d’un jeu soit autiste. Ça n’a pas été en soi un avantage. Ça n’a pas suscité plus d’intérêt», constate celle qui ajoute qu’elle ne dispose d’aucune formation pour œuvrer dans ce milieu. «Je ne sais pas programmer. Ce que je fais est relativement simple. Je me suis débrouillée avec les outils qui étaient mis à ma disposition. J’aurais aimé mieux faire, mais mes moyens sont limités.»

Rien n’empêche que son premier jeu soit disponible dans pas moins de sept langues : le français, l’anglais, l’espagnol, le portugais/brésilien, l’allemand, l’italien et le norvégien. Tout ceci grâce au travail de bénévoles avec lesquels elle a été mise en contact sur la page Facebook Indie Games Localization. «Je me dis que les efforts investis vont finir par porter fruit. Je me suis construit un très beau réseau de contacts dans ce milieu, tout en restant chez moi», dit-elle.

Projets à venir

En attente de certaines traductions, elle n’entend pas s’aventurer pour l’instant dans l’écriture d’un autre scénario. Éventuellement, elle aimerait bien créer quelque chose dans l’esprit de «Walking Dead».

«J’ai encore la piqûre. J’ai des gens autour de moi qui me soutiennent et ça me fait chaud au cœur. J’aimerais bien que mes jeux soient traduits en langue innue. Je n’ai rien aussi contre l’idée de m’associer avec d’autres. Je suis ouverte à toute proposition», déclare-t-elle.

Il est possible de suivre le parcours de Mia Blais Côté sur la page Facebook : Mia Steam Games. À l’occasion du mois de l’autisme en avril, elle versera la totalité de ses ventes à parts égales entre l’Association nord-côtière de l’autisme des troubles envahissants de développement (ANCATED) et la Fondation Miriam. Elle aimerait bien pouvoir remettre à chacun de ces organismes un montant de 100$.

Partager cet article