Mine Arnaud recherche un partenaire plus «stratégique»

Par Emy-Jane Déry 31 janvier 2018
Temps de lecture :
Mine Arnaud

Mine Arnaud change de stratégie pour trouver un troisième investisseur qui permettrait le démarrage du projet d’exploitation d’apatite à Sept-Îles. Dans une lettre envoyée la semaine dernière aux résidents du canton Arnaud, les gestionnaires du projet réaffirment «qu’ils ne baisseront pas les bras».

Initialement, la construction de Mine Arnaud était espérée pour 2017. En septembre, Investissement Québec, qui est impliqué dans le montage financier du projet avec l’entreprise Yara international, annonçait que les négociations avec un troisième partenaire avaient achoppé.

Mine Arnaud a donc planché sur un «plan d’action renouvelé», en vue de trouver un autre partenaire pour concrétiser son projet d’exploitation d’apatite à Sept-Îles.

Le prix du phosphate sur les marchés est un des défis pour le promoteur. Mine Arnaud est désormais à la recherche d’un investisseur dit plus «stratégique».

«Auparavant, on cherchait plus un banquier, quelqu’un qui avait de l’argent dans ses poches pour investir dans un projet, peu importe lequel. Malheureusement, les négociations avec ce type d’entreprise, ça n’a pas fonctionné», a dit Émilie Paquet, directrice des relations avec le milieu et communications chez Mine Arnaud.

Le promoteur cherche à entamer des discussions avec un potentiel partenaire qui dispose déjà d’une certaine expertise quant au marché du phosphate.

«Le contexte du prix de l’apatite fait que, pour nous, c’est ce type d’investisseur que nous allons intéresser. Nous avons plus de chance de réussir avec un investisseur comme celui-là, plutôt que d’essayer d’aller justifier un projet avec un banquier qui va regarder purement la rentabilité dans des colonnes de chiffres», a dit Mme Paquet.

Une vision à long terme

Mine Arnaud a espoir de dénicher un investisseur qui saura voir la rentabilité du projet à plus long terme, malgré que le prix du phosphate sur les marchés soit moins élevé à l’heure actuelle que ce qui était espéré initialement dans le projet.

«Sa façon de penser et de voir le projet ne sera pas seulement de dire ‘’je ferai tant de dollars de la tonne d’apatite expédiée’’. Il va l’utiliser pour ses propres besoins dans son usine X, ailleurs dans le monde, parce qu’il est au courant que l’Union européenne est en train de légiférer par rapport au cadmium et il sait que d’ici 10 à 20 ans, Mine Arnaud son apatite sera extrêmement recherchée parce qu’elle est exempte de cadmium», a expliqué Mme Paquet. «Un investisseur ‘’banquier’’ n’aurait pas ça en tête en regardant notre plan d’affaires», a-t-elle souligné.

Le promoteur estime aussi que le contexte géopolitique favorable du Québec pourra jouer en faveur du projet, en comparaison avec d’autres sites d’exploitation d’apatite ailleurs dans le monde qui sont plus incertains et enclins aux conflits.

Contact avec le milieu

Dans une lettre datée du 25 janvier 2018, Mine Arnaud réitère sa présence aux citoyens du canton Arnaud. «Bien qu’aucune activité de construction ne soit planifiée en 2018 sur le futur site de Mine Arnaud, nous ne baisserons pas les bras», peut-on y lire. La correspondance a été acheminée à 128 propriétaires/résidents concernés par le projet, dans les trois zones ciblées du canton.

Le promoteur y réitère qu’une étude de faisabilité a conclu à une réduction des coûts du projet et que plusieurs «acheteurs d’apatite et investisseurs potentiels ont été rencontrés». On souligne également que divers processus environnementaux sont toujours en cours pour que le projet demeure «clé en main» et qu’il est par ailleurs toujours possible pour les résidents de discuter avec la directrice des relations avec le milieu de Mine Arnaud si des interrogations surviennent.

Congrès au Brésil

En 2018, Mine Arnaud entend donc poursuivre son démarchage. Fin janvier, des représentants du projet se sont d’ailleurs rendus à Sao Paulo, au Brésil, pour prendre part à un congrès réunissant les joueurs mondiaux du domaine des fertilisants.

«On veut maintenir notre réseau de contacts, le développer, et surtout réaffirmer la présence de Mine Arnaud sur l’échiquier mondial comme étant le prochain projet de mine de phosphate à démarrer au monde», a conclu Émilie Paquet.

 

Partager cet article