Du sociofinancement pour Anticosti à l’UNESCO

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Anticosti
La municipalité d’Anticosti demande l’aide du public en démarrant une campagne de sociofinancement pour sa candidature à l’UNESCO.

Anticosti.

La municipalité d’Anticosti a lancé une campagne de sociofinancement pour défrayer les coûts du processus de mise en candidature de l’île au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Anticosti doit maintenant monter un dossier de candidature officielle pour l’UNESCO, puisque le gouvernement canadien a inscrit l’île sur sa liste indicative. Le maire d’Anticosti John Pineault estime que le processus pourrait coûter près de 200 000$.

Il serait difficile d’imposer la facture aux quelque 300 insulaires de l’endroit, croit Nature Québec, partenaire dans le projet.

«Le Vieux-Québec a été reconnu à l’UNESCO, mais cela a été soutenu par les citoyens et la municipalité. Anticosti, ce n’est pas Paris, ni Londres, on ne peut pas charger ça aux citoyens», remarque le directeur général de l’organisme, Christian Simard.

Afin d’assumer les frais, la municipalité a donc mis sur pied une campagne de sociofinancement. Les 25 000 signataires de la pétition pour la protection d’Anticosti ont été personnellement invités à contribuer à la campagne.

«Pour l’instant, la campagne est publique, mais bientôt, on va approcher les gens de la communauté d’affaires ainsi que la classe politique», indique le maire. En revanche, il indique n’avoir reçu pour l’instant aucun signal positif quant à une aide financière potentielle du gouvernement canadien dans le dossier.

Dans le but de faire cheminer le projet, un coordonnateur et plusieurs spécialistes devraient être embauchés par la municipalité, d’ici peu. Le maire espère pouvoir finaliser la candidature d’ici deux ans.

«Tu dois documenter ce qui rend l’endroit spécial et pourquoi c’est unique au monde. Tu dois démontrer l’impact du site sur l’évolution humaine et expliquer de quelle manière le site sera protégé. Cela peut représenter un document de plus de mille pages», précise-t-il.

Rien de garanti

Situé dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador, le parc de fossile de Mistaken Point est l’un des derniers sites canadiens à avoir obtenu la protection de l’UNESCO. Selon John Pineault, il lui aura fallu attendre douze ans avant de recevoir une réponse positive.

Aux yeux du maire, cela indique que rien n’est garanti. «Tout est une question de «timing». Il se peut que dans deux ans, notre document ne soit pas accepté et qu’on nous demande de retourner faire nos devoirs. Même s’il est accepté, il se peut que nous ne soyons pas prioritaires et qu’un site qui attendait depuis plus longtemps passe avant nous», explique-t-il

Collaboration avec Nature Québec

Nature Québec, un organisme de bienfaisance œuvrant pour la protection de la biodiversité est un allier de l’île d’Anticosti dans le dossier. Leur collaboration a commencé lors du débat sur l’exploitation pétrolière sur l’île. «On a surtout cherché des appuis. On est derrière la campagne qui a permis d’obtenir 25 000 signatures pour appuyer la candidature d’Anticosti. On a aussi exercé des pressions gouvernementales», relate le directeur général de Nature Québec, Christian Simard.

L’organisme a également contribué au démarrage d’un fonds conjoint commun devant servir à assumer les frais relatifs au montage de la candidature. «Les citoyens d’Anticosti ne sont pas assez nombreux pour pouvoir absorber cette facture. L’argent va servir à monter le dossier, mais aussi à financer les activités de promotion», dit M. Simard.

Pour faire un don, il suffit de se rendre sur le site dons.anticostimondial.org.

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