Quai multiusager : la patience bientôt récompensée

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Quai multiusager

Le quai multiusager.

Puisque la mission première du Port a toujours été d’être au service de la grande industrie, son PDG, Pierre D. Gagnon, voit maintenant le nouveau terrain de jeu de la Pointe-Noire comme une opportunité de s’imposer sur le marché mondial. Mais avant d’en arriver à la construction d’un des plus grands terminaux maritimes de l’Amérique du Nord, le Port a dû, depuis 2012, faire preuve de patience.

Pendant que le marché du fer s’écroulait en 2012, le Port de Sept-Îles, lui, restait proactif et misait sur la construction d’un quai multiusager devant être au centre de la relance et de la pérennité économique de la région.

Sa construction se confirme, grâce au travail de l’équipe du Port de Sept-Îles qui a réussi à ficeler un montage financier dans un modèle réunissant les secteurs privé et public. La contribution de cinq compagnies minières permet alors d’amasser 110 millions $ pour ce projet évalué à 220 millions $. Le Port de Sept-Îles et le gouvernement canadien se séparent le reste de la facture à parts égales.

Initialement prévu pour 2014, le quai est finalement livré avec une année de retard en 2015.

Accès

Lorsque le chantier du quai multiusager s’amorce, les compagnies minières contribuant au financement n’arrivent pas  négocier l’autorisation de passage sur un chemin de fer appartenant à Cliffs Natural Ressources et étant nécessaire pour accéder au quai.

D’un point de vue minier, on doit inévitablement emprunter le chemin de fer Arnaud, qui relie Pointe-Noire au tracé de QNS&L, l’unique lien ferroviaire entre le Labrador et Sept-Îles.

Après deux années de batailles juridiques, la situation se règle finalement au milieu de l’été 2015, quelques semaines avant la livraison du projet. Ayant cessé toute activité minière en sol québécois, Cliffs décide de ne plus se battre contre la proposition de soumettre la portion litigieuse de sa voie ferrée à la Loi sur les transports du Canada et cède l’accès à ses installations.

La Pointe-Noire et son quai multiusager sont alors officiellement désenclavés.

Raccordement et convoyeur

En 2016, alors que le marché du fer semble vouloir se relancer, les compagnies minières Tata Steel et Minerai de fer Québec (filiale de Champion Iron Limited) s’unissent avec la Société du Plan Nord pour créer la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire.

Cette société en commandite est mandatée comme responsable principale de la gestion des installations de la Pointe-Noire

Cette même société annoncera en 2017 des investissements de 100 millions $ pour améliorer les infrastructures de la Pointe-Noire. Parmi les travaux d’optimisation, on compte la construction d’un convoyeur devant relier les anciennes installations de Cliffs au quai de la Pointe-Noire.

La construction de ce convoyeur d’une valeur de 10 millions $ fut confiée à la compagnie septilienne, G7.

Mise en fonction prochaine

Selon la Société ferroviaire et portuaire de la Pointe-Noire (SFPPN), les échéanciers du chantier de raccordement du quai multiusager sont actuellement respectés et sa mise en fonction pourrait s’effectuer dès février 2018.

D’une valeur de 220 millions, le quai n’est rien de moins que le terminal maritime avec la plus grande capacité de chargement en Amérique du Nord. Grâce à ses investissements, la SFPPN pourra charger de plus gros navires, et ce, plus rapidement. «À la Pointe-Noire, les deux chargeurs à navire opèrent à 10 000 tonnes à l’heure. En ayant équipements de chargement les plus gros et les plus rapides au monde, on peut charger de plus gros bateaux. Grâce à ça, on peut réduire les coûts d’expédition de 30% à 40%.»

Ayant une profondeur de 22 mètres, le quai deviendra parmi les rares au monde à pouvoir accueillir les super-minéraliers de type Chinamax, qui ont une capacité de chargement de 400 000 tonnes.

 

 

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