Philippe Falardeau s’amène sur la Côte-Nord pour Ciné7
Dans «Chuck», Liev Schrieber incarne avec brio Chuck Wepner. Le boxeur qui a inspiré le personnage de Rocky.
Présent lors de la soirée d’ouverture du Festival du film de Sept-Îles (Ciné7), le 18 janvier à 19h30 à la Salle Jean-Marc-Dion, le réalisateur québécois Philippe Falardeau en profitera pour présenter son deuxième film américain «Chuck». Il relate l’histoire tumultueuse du boxeur Chuck Wepner qui a inspiré le légendaire personnage de Rocky.
L’opportunité de tourner des films aux États-Unis s’est présentée à Philippe Falardeau à la suite de la visibilité obtenue par son film Monsieur Lazhar, qui avait obtenu une nomination aux Oscars. «C’est ce qui m’a ouvert les portes du cinéma américain. J’ai trouvé là-bas un agent qui a compris mon désir de continuer à être réalisateur au Québec. Depuis ce temps, je reçois plusieurs scénarios», précise-t-il.
Le cinéaste souligne s’être intéressé rapidement au scénario de Chuck. «J’ai un rapport particulier, comme plusieurs, avec Rocky. C’est l’un des films préférés de mon enfance», confie-t-il. «J’y ai vu là une belle fable de la célébrité avant même l’arrivée des médias sociaux. On est aujourd’hui dans une ère où l’on cherche tous notre heure de gloire. On est ici en présence d’un homme qui est un boxeur moyen. Tout ce qu’il veut, c’est d’être aimé par le maximum de gens. On peut tous se reconnaître en lui, d’une certaine façon.»
Le narcissisme de Chuck Wepner est justement ce qui a servi de filon conducteur au scénario de ce long-métrage. «C’est beaucoup plus qu’un simple film de boxe, puisque le combat a lieu dans le premier tiers du film», souligne-t-il. «Tout se passe plutôt à un niveau intime. Il est un homme imparfait que l’on ne peut pas détester. Il y a en lui une certaine innocence. C’est ce qui m’a le plus attiré dans ce personnage.»
Au départ, les porteurs de ce projet cinématographique ont hésité à lui en confier la réalisation en raison du fait qu’il est un cinéaste québécois, raconte-t-il. «Comme l’action se déroule au New Jersey, on craignait que je ne sois pas en mesure de présenter adéquatement cette ville. Très rapidement, je leur ai démontré que mon regard extérieur pouvait y apporter du concret. Au Québec, on est très nord-américain. Rocky est ici un mythe, tout comme l’est Chuck Wepner dans son patelin», lance-t-il.
Une région de plus en plus familière
À titre de conjoint de la productrice de Kuessipan Félize Frappier, Philippe Falardeau a passé plusieurs mois de 2017 sur la Côte-Nord. «On a ensemble une petite fille d’un an. Je me devais de l’accompagner à Sept-Îles. J’ai décidé de lui prêter main-forte à titre de troisième assistant à la réalisation. J’ai aussi tourné certains plans avec une deuxième caméra», indique-t-il.
Un fait plutôt rare, puisque le cinéaste et son amoureuse ont fait le pacte de ne pas trop mélanger le travail à l’amour. Cette expérience constitue toutefois son baptême de la région. «Auparavant, je n’étais pas allé plus loin que Baie-Comeau. Quand je suis arrivé à Sept-Îles en avion, je me sentais un peu comme à l’autre bout du monde», soutient-il. «Ce qui est bien, c’est que le lien avec les gens s’est créé rapidement. J’ai pu savoir ce qui les préoccupe vraiment. Je savais depuis longtemps que le Québec ne se limitait pas qu’à Montréal.»
C’est ce qui fait en sorte qu’il n’a pas hésité à accepter l’invitation du comité organisateur du Festival du film de Sept-Îles. De plus, ceci lui offre l’opportunité de revenir dans un coin de pays auquel il est de plus en plus attaché. Un prochain séjour aura lieu en mai pour le dernier bloc de tournage de Kuessipan. Cependant, il entend bien revenir en été dans la région pour s’aventurer un peu plus à l’Est. Il dit découvrir constamment les richesses de la nature abondante de la région.
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