Port-Cartier 2018 : le maire veut régler le conflit avec ArcelorMittal

Par Jean-Christophe Beaulieu 10 janvier 2018
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Port-Cartier

Port-Cartier.

Pour sa première année à la mairie, Alain Thibault souhaite tout d’abord régler certains litiges opposant la Ville de Port-Cartier à ArcelorMittal. Il prévoit consolider ce qui est déjà en place à Port-Cartier et espère entre autres la concrétisation du projet éolien Apuiat.

Deux dossiers majeurs continueront de faire les manchettes en 2018 selon Alain Thibault, soit la contestation par ArcelorMittal de l’évaluation foncière de la Ville et la volonté de l’entreprise de cesser le bail de ce qui devait être un centre de formation collégial.

«Ils contestent le montant qu’ils devraient payer normalement pour les taxes foncières pour 2016 à 2018. On espère avoir gain de cause, sinon, ça va nous faire un manque à gagner important», souligne le maire. Alain Thibault considère ainsi que le géant de l’acier «n’agit pas en bon citoyen corporatif». La prochaine audience en Cour supérieure dans le dossier est prévue ce mois-ci.

La Ville de Port-Cartier louait aussi à l’entreprise, jusqu’à tout récemment, les locaux de l’ancienne église Saint-Alexandre. ArcelorMittal devait en effet mettre sur pied, avec le Cégep de Sept-Îles, un centre de formation collégial. «Ils ont décidé qu’ils n’en avaient plus besoin et veulent maintenant mettre fin au bail. Nous, on est perdants dans cette histoire-là», mentionne M. Thibault.

L’année 2018 sera parsemée de travaux à achever à Port-Cartier. Des travaux majeurs sont d’ailleurs en cours à l’usine de traitement d’eau et le CPE, pour lequel la Ville a dû faire un règlement de deux millions pour aménager les locaux, devrait être en service en mars.

«Le dossier de l’eau potable à Pentecôte, c’est majeur. Les travaux du Centre Cartier et l’enrochement à Place McCormick aussi pour protéger nos infrastructures de l’érosion. L’érosion des berges va nous occuper beaucoup cette année avec le boulevard Rochelois et la 5e rue», souligne le maire.

Six résidences avaient été impactées en décembre 2016, suite à des débordements. «Pour le quai municipal, on va essayer de faire bouger le gouvernement en 2018. On a besoin de 20 millions $ pour la première phase de travaux», dit-il.

Projet éolien

Le maire souhaite la santé à tous et une reprise économique cette année. «Il n’y a rien de majeur d’annoncé ici, c’est pourquoi j’espère la concrétisation du projet éolien Apuiat», lance-t-il.

Le projet, évalué à 600 millions $, créerait 400 emplois pendant sa construction et une dizaine lors de la mise en service. «Ça aurait des retombées locales, régionales et même provinciales. Nous, on aurait accès aux emplois en construction et à des emplois bien rémunérés en étape production.».

Alain Thibault soutient que le projet représenterait des redevances de 500 000 $ par année pour la Ville, «ce qui permettrait de colmater bien des trous dans nos budgets», dit-il.

Les élus commençaient d’ailleurs le budget le 8 janvier, 72 heures étant allouées à la mise en place de celui-ci. L’objectif étant de maintenir le compte de taxe au plus bas niveau, M. Thibault considère qu’ArcelorMittal vient amputer une partie des revenus de la Ville.

«Même au prix de la tonne actuelle, ils font des profits, donc je ne comprends pas pourquoi ils se comportent de cette manière-là, c’est malheureux pour les citoyens», mentionne-t-il.

L’entreprise a en effet déclaré une hausse de sa profitabilité cet automne par rapport à l’an dernier, les revenus nets par action ayant grimpé à 1,18$, représentant une hausse de 75%.

 

 

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