Tout le potentiel pour une «bombe météo» sur la Côte-Nord

Par Jean-Christophe Beaulieu 4 janvier 2018
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Le 4 janvier 2017, une tempête s’abattait sur Sept-Îles quelques jours à peine après la bombe météo du 30 décembre 2016.

Un an après la tempête qui avait ravagé la Côte-Nord, Environnement Canada émet des avis de tempêtes hivernales et de risques de débordements côtiers pour tout l’Est-du-Québec, jeudi et vendredi. Une tempête présentement au large de la côte Est américaine se dirige vers le Golfe du Saint-Laurent.

Les secteurs qui risquent d’être les plus touchés sont ceux situés le plus près de la côte Est américaine, soit les Maritimes et l’Est-du-Québec. «Sur la Côte-Nord, la neige commencera à tomber jeudi après-midi, mais c’est en soirée et durant la nuit que les précipitations et les vents vont s’intensifier», précise Jean-Philippe Bégin, d’Environnement Canada.

Les forts vents, jusqu’à 80 km/h, jumelés à la neige causeront de la poudrerie et une visibilité nulle par moment. C’est entre 20 cm et 40 cm qui sont attendus de manière générale sur tout l’Est-du-Québec. «C’est vraiment à prendre en considération par les automobilistes, s’ils peuvent éviter d’être sur la route à partir de cette nuit, ça serait préférable», mentionne M. Bégin.

Hautes marées

Un avertissement d’onde de tempête a aussi été émis par Environnement Canada, étant donné les risques de débordements côtiers. Patrick Gwilliam, directeur général de la Ville de Sept-Îles, se dit prêt. «Je suis en discussion depuis hier avec le ministère de la Sécurité publique. On ne s’attend pas, pour l’instant, à aussi pire que la «bombe météo» de l’année dernière, mais il y a un risque que les marées soient très hautes», a-t-il indiqué.

Les pointes à surveiller concernant les hautes marées jeudi sont vers 15h, et vendredi, vers 16h. «Il y aura une haute marée cette nuit aussi [de jeudi à vendredi]. On s’attendait à ce qu’elle soit moins importante, mais avec les informations que l’on a en ce moment, on considère que les conditions sont réunies. Il y aura donc des gens sur le terrain toute la nuit», a dit M. Gwilliam.

Il y aura des gens un peu partout sur le territoire jusqu’à demain pour jauger la situation, soit de Moisie à rivière Brochu.

À double tranchant

Étant donné que la glace a fait son emprise à plusieurs endroits sur le Saint-Laurent, cela pourrait limiter les impacts provoqués par l’onde de tempête et les débordements côtiers, selon Environnement Canada. Le météorologue Jean-Philippe Bégin mentionne toutefois que les forts vents attendus pourraient morceler la glace qui à son tour pourrait s’empiler et causer d’autres problèmes. À la Ville de Sept-Îles, le directeur général abonde dans le même sens.

«Oui, les glaces pourraient autant atténuer les risques de débordements côtiers, mais si le vent et les vagues sont assez forts, ça va pousser les amas de glaces et ça peut faire énormément de dommages aux terrains et aux maisons des riverains», a-t-il dit.

La situation peut devenir problématique aussitôt que la marée dépasse les 4,2 mètres, a souligné M. Gwilliam. «Pour l’instant, on nous dit que ça sera à 3,4 mètres seulement. Sur le terrain, nos employés vont surveiller comment l’eau progresse. S’ils jugent qu’il y a danger pour les résidents, ils ont l’ordre d’aller cogner chez les gens pour les avertir tout d’abord», a-t-il expliqué.

L’ordre d’évacuation est une possibilité, mais pour l’heure ce n’est pas ce qui est envisagé par la municipalité.

«Il y aura de la vigie d’effectuée, mais on demande tout de même aux citoyens riverains de surveiller leur propriété. Il n’y a pas meilleurs juges qu’eux-mêmes pour se protéger. Ils savent jusqu’à où l’eau va sur leur terrain normalement. Alors si ça dépasse ces niveaux, qu’ils pensent à leur sécurité en priorité et quittent temporairement leur résidence», a recommandé le directeur général.

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