Une équipe de chercheurs effectuera un suivi du rechargement de la plage Monaghan à propos de l’érosion

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L'érosion

Le ministère de la Sécurité publique du Québec a mandaté une équipe de chercheurs de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) afin de développer un protocole de suivi pour les plages ayant fait l’objet d’une opération de rechargement. Cette méthode servant à contrer l’érosion des berges a notamment été utilisée sur la plage Monaghan, au début des années 2000.

La chaire de Recherche en géoscience côtière de l’UQAR fera l’analyse de l’évolution de sept secteurs de l’Est-du-Québec qui ont fait l’objet d’un rechargement de plage, comme ce fut le cas à Sept-Îles au début des années 2000. «L’un des objectifs de ce projet, c’est de faire une analyse pour voir où la méthode a bien fonctionné et quels facteurs ont favorisé la réduction de l’érosion côtière. Si la méthode n’a pas marché, on veut aussi savoir pourquoi. Au final, on veut savoir quel environnement favorise le rechargement et quel environnement ne le favorise pas», résume le titulaire de la Chaire de Recherche en géoscience côtière de l’UQAR, Pascal Bernatchez.

Le projet est financé par les budgets alloués au Cadre pour la prévention des sinistres du gouvernement du Québec, pour un montant de 480 400$ sur trois ans. Au terme de ces trois années, la Chaire de Recherche publiera un guide méthodologique pour le suivi environnemental des rechargements de plages. Il sera destiné aux entreprises privées, aux organisations régionales et aux professionnels gouvernementaux. «On veut que le document indique dans quel environnement côtier cette solution-là pourrait être utilisée et quels sont les facteurs de réussite pour optimiser l’utilisation de cette solution sur nos littoraux», précise Pascal Bernatchez.

Précurseur

Le rechargement est une opération qui consiste à remettre du sable sur les plages de façon à ce qu’elles limitent l’impact des vagues sur la côte. «Une plage en bonne santé va être plutôt convexe. En ayant cette morphologie-là, les plages peuvent absorber de manière optimale l’énergie des vagues et freiner les vitesses d’érosion. La recharge c’est vraiment pour permettre de redonner un profil d’équilibre aux plages, afin de freiner l’effet de recul», explique M. Bernatchez.

Selon le titulaire, Sept-Îles aurait été l’une des premières municipalités du Québec à expérimenter ce procédé dans les années 2000. «Sept-Îles avait vraiment été un précurseur, notamment dans le secteur de la plage Monaghan et dans le secteur de Val-Marguerite. À la plage Monaghan, il y avait des reculs d’environ un mètre. Mais depuis la mise en place de la recharge, il n’y a eu aucun recul. C’est donc un endroit où la méthode a été efficace», constate-t-il.

Une alternative à l’enrochement

Dans la baie de Sept-Îles, aux abords de l’avenue Arnaud, c’est la méthode d’enrochement qui a été préconisée par la municipalité. «Selon moi, l’enrochement reste la meilleure solution pour combattre l’érosion dans des secteurs où il y a des falaises, comme c’est le cas dans la baie de Sept-Îles», indique le responsable de la recherche.

Par contre, lorsque les côtes sont basses, comme sur une plage, le rechargement serait la solution à envisager. «Les structures rigides (enrochement) sont susceptibles d’entrainer une réduction importante de la largeur des plages, ainsi qu’un abaissement de leur profil. Ces impacts réduisent la capacité naturelle des plages à atténuer l’énergie des vagues et augmentent le risque de submersion», explique celui qui dirigera les agents de recherche.

Selon Pascal Bernatchez, le processus de rechargement serait moins couteux que l’enrochement, principalement en raison de l’accessibilité des sédiments. «Il y a des endroits dans le monde où ils doivent draguer les sédiments dans le fond de la mer. Sur la Côte-Nord, il y a de grandes sablières, donc la source sédimentaire est à proximité, ce qui réduit considérablement les coûts.»

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