Enquête sur les femmes autochtones : «Où sont nos enfants?»

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Des femmes de la communauté de Pakuashipi en Basse-Côte-Nord sont venues raconter avec émotion comment elles ont perdu la trace de leurs enfants dans des circonstances nébuleuses en 1972.

L’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones assassinées et disparues est de passage depuis lundi à Maliotenam. D’ici vendredi, une soixantaine de témoignages seront entendus par les commissaires lors de ce qui sera le seul arrêt de l’enquête en sol québécois.

En 1972, huit enfants innus de la communauté de Pakuashipi sont disparus après avoir été envoyés à l’hôpital de Blanc-Sablon. Christine Lalo a raconté comment elle a perdu la trace de ses trois enfants. Après être tombés malades, ses enfants auraient été amenés par hélicoptère pour se faire soigner, sans qu’elle puisse les accompagner. «Les femmes innues ne pouvaient pas embarquer», à affirmé Mme Lalo.

Après avoir appris la mort supposée de ses enfants, Christine Lalo s’est vu refuser le droit d’assister à leur enterrement. «On m’a juste dit qu’ils étaient morts. Je n’ai jamais pu connaitre leur emplacement au cimetière», a-t-elle relaté.

Agnès Poker a pour sa part perdu la trace de ses deux jeunes filles dans des circonstances semblables. Encore aujourd’hui, elle cherche à savoir ce qui leur est réellement arrivées. «Personne ne m’a informé de ce qui est arrivé à mes enfants. Ils sont où nos enfants?», a-t-elle questionné.

Agressions

D’autres femmes de la communauté de Pakuashipi sont venues témoigner des abus sexuels qu’elles auraient vécu lorsqu’elles étaient enfants. Ces agressions auraient été commises par un missionnaire catholique qui agissait à titre de prêtre, au début des années 50.

Mary Mark n’avait que huit ans lorsque ce dernier lui aurait demandé «de venir s’asseoir entre ses genoux».
Selon elle, il était impossible de dénoncer les agissements du prêtre en raison de sa position d’autorité. «Il était considéré comme un dieu», a fait valoir Mme Mark.

Elle a dit garder d’importantes séquelles psychologiques de cet évènement. «J’ai eu des problèmes de couple en raison de mon rapport à la sexualité. Ça me rappelle ce qui s’est passé à la salle de confession».

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