Joan Grégoire: des racines Inuit bien ancrées au sol

Par Éditions Nordiques 21 octobre 2017
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Devant plus de 20 personnes, Joan Grégoire a procédé le 10 septembre, au Vieux Poste de Sept-Îles, au lancement de son recueil «Légendes inuites».

Engagée dans sa communauté, Joan Grégoire est visiblement fière de ses racines Inuit. Ce fort sentiment d’appartenance qu’elle éprouve à l’endroit de cette culture l’a amené à mettre au monde le recueil «Légendes inuites» qu’elle a officiellement lancé lors de Sept-Îles en mots, le 10 septembre, au Vieux Poste.

Conteuse reconnue, ce livre publié aux Éditions Cornac représente un recueil de légendes inuits que Joan Grégoire a eu l’opportunité de faire retranscrire par nul autre Jacques Lanctôt. «Ce sont là des légendes que je racontais déjà sur scène. Le projet de livre s’est réalisé somme toute assez rapidement. J’ai sélectionné des légendes qui abordaient un thème commun. Je voulais que ça puisse former un tout cohérent», avance-t-elle.

En quelque sorte, ceci constitue une suite logique à toutes les interventions durant lesquelles elle s’efforce de transmettre ses connaissances à l’égard de cette culture qui fait littéralement partie de ses gènes. «Je veux faire connaître l’histoire des Inuits sur la Côte-Nord. Leur histoire est particulière. J’ai toujours été consciente de mes racines inuites. Dès mon plus jeune âge, je voulais mettre cela en valeur, indique-t-elle. Ça transparaît même dans mes premiers dessins. Cela a toujours été important pour moi.»

Le fait que les rapports entre les Innus et les Inuit n’ont pas toujours été harmonieux s’est avéré pour Mme Grégoire un certain obstacle à ses débuts. «Je n’ai jamais cherché à mettre quoi que ce soit sur le dos des Innus, insiste-t-elle. J’ai simplement envie qu’on reconstruise sur de nouvelles bases. Les décisions prises par les Français à une certaine époque ne leur sont pas attribuables. Oui, il y a eu des guerres, mais ce n’est pas là la seule et unique cause de cette séparation.»

Une autre réalisation  

Joan Grégoire sera aussi à l’honneur dans le recueil «Voix de femmes…transformation» qui sera officiellement lancé à Montréal, le 25 octobre. Un ouvrage publié par les Éditions Arc-en-ciel littéraire. «Nous sommes neuf femmes de tous âges. Chacune d’entre nous a eu à remettre 12 pages de textes. La thématique que l’on nous imposait était la transformation. Ça devait guider tout le travail de rédaction», explique-t-elle.

Bientôt dans la cinquantaine, l’auteure n’avait pas envie d’aborder directement la notion de vieillissement. «Je n’ai pas encore complété cette transition. Tout reste ici dans l’impression. À titre d’exemple, je ne suis pas née avec Internet. La recherche d’un amoureux ne se faisait pas sur Internet à la fin de mon adolescence, soutient-elle.  C’est un outil qui a amené une transformation autour de moi.»

Au passage, elle n’hésite pas à déplorer le fait que certaines personnes aient de la difficulté à délaisser leur cellulaire pour discuter directement avec une personne. «On peut aussi s’y perdre avec toute cette technologie. Je souhaitais mettre ça en lumière. J’ai toujours placé l’humain en priorité sur la technologie, renchérit-elle. Cependant, ça permet aussi de maintenir des amitiés lointaines à plus long terme. C’était plus complexe auparavant et coûteux de le faire. Il y a donc aussi de bons côtés à la technologie.»

En plus de voir à l’organisation d’une troisième édition de Sept-Îles en mots, de siéger en tant qu’administratrice au Musée régional de la Côte-Nord et de continuer à exercer le métier de conteuse qui la passionne tant, Mme Grégoire entend d’ici peu se mettre à l’écriture d’un troisième livre. Cependant, elle ne peut rien préciser pour l’instant. Elle indique aussi que des articles qu’elle a rédigés seront publiés dans certains magazines ou revues.

*Nous avons tenu compte d’une volonté exprimée par Mme Grégoire et nous n’avons pas conjugué le mot Inuit à différents endroits dans le texte puisqu’il s’agit, selon ses dires, d’un terme déjà au pluriel et invariable sur le plan du genre.

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