Paramédics privés de formation: Une plainte «envisagée» au Tribunal administratif du travail

Par Éditions Nordiques 11 octobre 2017
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Une plainte pourrait être formulée au Tribunal administratif du travail parce que des paramédics de Port-Cartier se sont vus refuser l’accès à une formation obligatoire.

La CSN est «en train d’envisager» une plainte au Tribunal administratif du travail parce que trois paramédics de Port-Cartier se sont vus refuser, le 3 octobre, l’accès à leurs formations obligatoires parce qu’ils ne portaient pas «l’uniforme régulier» requis. Les 80 paramédics de la Côte-Nord sont en grève depuis le mois de février.

Le 3 octobre, trois paramédics de Port-Cartier ont dû rebrousser chemin en se présentant à une formation obligatoire parce qu’ils portaient un t-shirt affichant un slogan de leur syndicat. Les paramédics de la Côte-Nord exercent des «moyens de visibilité» dans le cadre de la renégociation de leur convention collective, échue depuis mars 2015.

Comme les services ambulanciers sont considérés comme un service essentiel, les travailleurs ne peuvent être en grève. Les paramédics portent un «uniforme altéré» depuis plusieurs mois et certaines ambulances sont tapissées de slogan en guise de moyen de pression.

Selon le CISSS de la Côte-Nord, quatre paramédics se sont présentés à la formation à Port-Cartier, le 3 octobre. L’un d’eux portait sa chemise de fonction au lieu du t-shirt arborant le slogan syndical. Il a donc pu assister à la formation, mais les trois autres se sont vus refuser l’accès. «C’est une directive du ministère (de la Santé) qui ne date pas d’hier qu’il faut avoir l’uniforme complet lors des formations», a expliqué le porte-parole du CISSS de la Côte-Nord, Pascal Paradis.

Prévu dans une entente du tribunal

De son côté, la CSN, qui représente le Syndicat des paramédics de la Moyenne et Basse-Côte-Nord, se dit «en train d’envisager» une plainte au Tribunal administratif  du travail. «On va analyser la situation et prendre une décision là-dessus. Pourtant (les moyens de visibilités sont) prévus dans notre entente avec le Tribunal administratif du travail. Pour nous, on est parfaitement dans notre droit de nous présenter à une formation avec un uniforme altéré», a mentionné le conseiller syndical du Conseil central CSN Côte-Nord, Réjean Bradley.

Il était déjà prévu que des paramédics remplacent ceux qui devaient être formés au début du mois. «La formation, on ne l’a donne pas à tout le monde en même temps. Les paramédics qui y assistent sont néanmoins réputés comme présents au travail», explique M. Bradley. En cas d’urgence, les travailleurs doivent quitter la formation pour mener une intervention. «Ils ne sont pas retournés au travail. Ils ont perdu leur journée», ajoute le conseiller syndical.

Selon Réjean Bradley, il s’agit d’un premier cas du genre sur la Côte-Nord, mais d’autres situations similaires auraient eu lieu dernièrement au Québec, entre autres dans les Laurentides. Le fait de ne pas être présent pour une formation n’entraîne pas «de conséquences immédiates» pour les paramédics, explique le conseiller syndical. Le cumul des échecs peut cependant faire en sorte que le travailleur doive refaire sa formation et, dans un cas extrême, perdre le droit de pratiquer son métier.

Impasse

Selon le président du Syndicat des paramédics de la Moyenne et Basse-Côte-Nord, Samuel Bernier, les paramédics portent un uniforme «altéré» parce qu’on «nous manque de respect en négociation». «Si cela dérange le ministre (de la Santé, Gaétan Barrette), si l’image que cela projette le choque, alors il y a une solution très simple, c’est de conclure des ententes qui prévoiront les mêmes conditions de travail, partout au Québec.»

Les paramédics ne relèvent pas directement du ministère de la Santé. Ils sont embauchés par des entreprises privées ambulancières qui doivent répondre aux normes du ministère. «Présentement, il n’y a aucune renégociation de la convention collective avec les associations patronales qui sont en guerre avec le ministre de la Santé sur des questions de budget. Le patronat ne donne pas de mandat pour une négociation parce qu’ils ne savent pas quel budget ils disposent pour négocier», mentionne Réjean Bradley pour expliquer l’impasse actuelle.

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