La doyenne du conseil de ville de Sept-Îles laisse son siège dans le quartier Monseigneur-Blanche pour profiter d’une retraite bien méritée. C’est la santé qui empêche Lorraine Dubuc-Johnson de continuer son implication politique. «On ne se meurt pas (mon mari et moi), mais on est plus fragile qu’on ne l’a jamais été».
Surtout reconnue pour avoir porté les dossiers culturels à l’Hôtel de Ville de Sept-Îles durant 14 ans, Lorraine Dubuc-Johnson est considérée par ses pairs comme une femme qui n’a pas peur de faire des heures de travail. Après une heure d’entrevue, s’il y a un trait de caractère qu’on apprend à connaître de Mme Johnson, c’est qu’elle termine ce qu’elle entreprend.
«Et c’était la même chose avec les devoirs de mes filles! Tu ne commences pas la vaisselle chez vous et après tu laisses ça là», image la conseillère sortante. C’est pourquoi elle a décidé de quitter «à la croisée des chemins» à la fin de son mandat. «Je pense que j’ai fait le bon choix. Arrivé aux élections, tu ne laisses tomber personne.»
La passion y était toujours cependant. «Je ne suis pas heureuse de partir. J’aurais aimé continuer, mais je n’aurais pas donné autant que je ne l’aurais voulu», a affirmé Mme Johnson en ajoutant qu’elle est fière de ce qu’elle a accompli à l’Hôtel de Ville.
«Je ne suis pas heureuse de partir. J’aurais aimé continuer, mais je n’aurais pas donné autant que je ne l’aurais voulu» -Lorraine Dubuc-Johnson
Santé
Elle et son mari ont vécu des défis côté santé lors du dernier mandat. La conseillère a dû s’absenter trois mois et demi en raison d’un cancer, alors que son mari y est atteint aux poumons. «On ne se meurt pas, mais on est plus fragile qu’on ne l’a jamais été», confie Mme Johnson.
Celle-ci a appris qu’elle était atteinte de cette maladie en 2016. «C’est un choc. Je ne souhaite ça à personne. Je n’ai jamais pensé quitter à ce moment-là. Je vais guérir. Il me reste deux ans en rémission. Je suis certaine que je vais guérir, mais j’ai pleuré», raconte-t-elle.
«Je n’ai pas été aussi à l’aise dans ce mandat. Peut-être que je voyais moins clairement ce qu’il se passait au conseil. Ça n’a pas été un mandat facile.» Mais comme elle ne peut quitter sans avoir terminé le boulot, Lorraine Dubuc-Johnson est restée en poste malgré les conseils de ses proches.
«Mes trois filles, l’une après l’autre, m’ont dit : Maman, vas-tu partir de la Ville? C’est trop de stress.» Cependant, en tant qu’élue, Mme Johnson explique qu’elle n’avait «pas le choix de performer». «C’est peut-être tête de cochon de ma part, mais je n’étais pas capable de partir.»
Bilan
Le dossier dont Lorraine Dubuc-Johnson est le plus fière est sans doute la signature de la première Entente de développement culturelle avec un partenaire privé en Aluminerie Alouette. Entente qui a été reconduite depuis avec des montants toujours plus élevés. «Vraiment, j’étais fière de mon coup!» Elle gardera aussi de bons souvenirs de son implication à l’Office municipal d’habitation qui lui aura permis de réaliser la résidence Vents et marées et l’achat du terrain de la résidence pour aînées dans Marie-Immaculée.
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Le milieu culturel perd une alliée
De manière unanime, la plupart des acteurs du milieu culturel s’entendent pour reconnaître l’immense contribution de Lorraine Dubuc-Johnson. De nature déterminée, la conseillère municipale a fait cheminer bien des dossiers. L’Entente de développement culturel et la tenue de l’évènement «Les arts et la ville» à Sept-Îles en 2018 figurent parmi ses plus grandes réalisations.
«C’était une femme qui avait à cœur l’ensemble de ses dossiers. Elle était très impliquée dans ce qu’elle entreprenait. Elle n’avait pas peur de faire plusieurs heures de travail.» – Ghislain Lévesque (ex-maire de Sept-Îles 1997-2009)
«Je salue son enthousiasme, sa fougue et son professionnalisme grâce auxquels de nombreux projets ont vu le jour. Je la remercie enfin pour sa très grande collaboration dans le développement et dans la gestion de l’entente qui unit la Ville de Sept-Îles, le ministère de la Culture et des Communications et Aluminerie Alouette et dont nous sommes très fiers» – Marie-Claude Guimond (agente aux communications Aluminerie Alouette)
«Madame Johnson a été pour moi une alliée de tous les instants dans le cadre de mon travail. Elle a à cœur la culture de notre ville et sait très bien la défendre. De très beaux projets ont vu le jour durant ses années à titre de responsable des dossiers culturels, grâce notamment à l’Entente de développement culturel. Je la remercie pour sa grande disponibilité et je lui souhaite une très belle retraite de la vie politique! Je suis persuadée que nous la reverrons dans le monde de la culture!» – Pascale Malenfant (agente culturelle Ville de Sept-Îles)
«Depuis que je la connais, elle a toujours ramé fort pour faire avancer la culture à Sept-Îles. C’est une femme très pondérée et assidue. Elle se montrait très volontaire pour faire cheminer certains dossiers. Elle faisait tout ce qu’elle pouvait. Elle a contribué au rayonnement culturel de Sept-Îles. C’est grâce à elle qu’on a eu un premier symposium de sculpture à Sept-Îles en 2016.» – Michelle Lefort (Artiste multidisciplinaire et présidente de PANACHE art actuel)
«Elle a contribué au développement de la culture dans son ensemble. Elle s’est impliquée avec nous à la Salle Jean-Marc-Dion à plusieurs étapes de son développement. Elle a été un soutien important pour nous. Elle a mené à bien plusieurs dossiers. Elle a été une excellente porteuse de ballon. Je ne peux uniquement que la féliciter pour tous ses accomplissements.» – Stéphane Dubé (directeur artistique Salle Jean-Marc-Dion)
C’est avec tristesse que nous perdons une alliée de la culture au sein du conseil municipal. Je pense qu’elle se retire au sommet de ses accomplissements en ayant récemment signé la 4e Entente de développement culturel. Elle a aussi travaillé fort pour que Sept-Îles soit l’hôte de l’événement «Les arts et la ville» qui saura apporter de belles retombées autant économiques que de partages d’informations essentielles à notre développement. – Yves Perron (Vice-Président comité consultatif sur la culture Ville de Sept-Îles)
Propos recueillis par Éric Martin
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