Un nouveau professionnel de golf à Sept-Îles

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Le nouveau professionnel du golf, François Boudreault, travaille également à développer le sport sur la Côte-Nord.

Le titre de professionnel représente l’ultime sacre pour tout athlète de n’importe quelle discipline. Depuis quelques mois, François Boudreault est lui-même considéré comme un «pro» de golf puisqu’il a fait son entrée au sein du Circuit Canadian Pro Tour (CCPT). Le début d’un rêve pour celui qui travaille présentement à développer le sport dans la région.

Du 7 au 9 aout dernier, François Boudreault a réalisé son baptême sur le CCPT alors qu’il participait à la Classique Bâton-Rouge à Cap-Rouge. Le golfeur considère ne pas avoir joué à la hauteur de son talent en raison de la pression qui venait avec le prestige de la compétition.

«Ç’a été dur et très stressant. C’est moi qui ouvrais le bal le matin parce que je n’avais pas de classement. À ce moment-là, je tremblais et mon premier trou a été le pire du tournoi» , explique Boudreault, qui n’avait jamais joué devant autant de spectateurs.

En remettant une carte de 76 en première ronde et 83 en deuxième, le Septilien a finalement pris le 54e rang de la compétition. «Je me suis trop mis de pression, je voulais vraiment trop performer dès ma première compétition, au lieu de juste m’amuser et apprendre. La première journée, j’ai vu que j’étais capable de rivaliser, mais la deuxième, j’ai craqué», relate-t-il.

Avec le recul, l’athlète de 31 ans réalise qu’il aura du travail à faire d’ici sa prochaine compétition et reste positif concernant la suite des choses. «Je sais que ce n’est pas une question de talent, c’est vraiment l’expérience qui va m’amener au même niveau que les autres», confie le golfeur, qui remercie son caddy Daniel Larouche de l’avoir aidé à composer avec un niveau de compétition plus élevé, des terrains plus longs et la pression qui vient avec le fait de jouer devant une foule d’une cinquantaine de personnes.

CCPT

Auparavant, il fallait être membre de l’Association des Golfeurs professionnels du Québec (AGP) pour être considéré «professionnel». Fondée en 1927, l’AGP a finalement déclaré faillite en 2016 et a alors dû mettre fin à ses activités.
Pour intégrer cette association, les golfeurs se devaient évidemment d’atteindre un certain niveau de jeu, mais il fallait en plus suivre certains cours en administration pour pouvoir gérer les établissements de 18 trous. C’est donc de ce programme que proviennent la plupart des «pros» attitrés aux différents clubs de golfs du Québec.

L’AGP n’étant plus active, une nouvelle association a vu le jour il y a maintenant deux ans. Il s’agit de la CCPT dont fait partie François Boudreault. La différence majeure entre les deux entités est que la CCPT permet maintenant à n’importe quel joueur du pays atteignant les standards de jeu requis, de payer une accréditation lui autorisant à participer à des compétitions sur le circuit à titre de professionnel. «Pour eux c’est une façon d’agrandir le bassin de joueurs et de générer plus de revenus. Aussi, ça permet de générer plus de visibilité au sport», croit le professeur en éducation physique, qui peut maintenant concilier la pratique de son sport à son métier grâce à la flexibilité des règlements de la CCPT.

Un sport en expansion

Entre ses pratiques personnelles, les tournois et sa carrière d’enseignant, François Boudreault investit une grande partie de son été à entrainer la relève de golf locale et régionale. «Il y en a beaucoup des jeunes ici qui ont un très grand potentiel».

L’an passé, le Septilien a été approché par l’équipe Côte-Nord afin de prendre en charge les meilleurs golfeurs de la région en vue des Jeux du Québec de 2016 à Montréal. Fort de cette expérience, l’entraineur a décidé de recommencer l’aventure en prévision des Jeux de 2018 à Thetford Mines.

Si le tournoi préparatoire aux Jeux de 2016 avait attiré huit joueurs, Boudreault révèle que 16 joueurs se sont présentés à celui de 2017. Devant cet engouement, le nouveau pro décide de créer un groupe de compétition local. «On a fait des journées de camp, des tournois à l’extérieur. C’est du jamais vu ici, personne n’est jamais parti avec une gang de jeunes pour faire un tournoi de golf», explique Boudreault.

Le golfeur s’attend à ce que le nombre de jeunes golfeurs présents pour les qualifications de 2018 quadruple en comparaison à celui de 2016. «Je pense qu’on est sur la bonne voie pour atteindre une certaine excellence. Mon objectif actuel ce serait d’avoir une vingtaine de jeunes dans mon groupe compétition. Mais qui sait? Peut-être qu’un jour cela atteindra trente ou même quarante», imagine-t-il avec prudence.

De manière plus spontanée, Boudreault a offert des cours de golf pour les jeunes durant l’été. Lui qui s’attendait à une faible participation s’est surpris à devoir refuser des inscriptions afin de respecter son ratio. «Je me suis rendu jusqu’à 21 alors que je n’avais même pas encore appelé les participants des cliniques de l’an passé», s’est-il étonné.

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