L’arrivée de saumon transgénique dérange la députée Gill

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«Nous ne pouvons pas laisser des décisions importantes comme la vente libre d’animaux génétiquement modifiés à un pays qui ne partage pas nos valeurs en matière d’alimentation», a affirmé la députée de Manicouagan Marilène Gill, qui agit également à titre porte-parole du Bloc québécois en matière de pêches et d’océans. C’est que les saumons transgéniques font subtilement leur entrée sur le marché québécois, mais qu’aucune loi n’oblige actuellement l’identification des organismes génétiquement modifiés (OGM).

Vendredi, la compagnie américaine AquaBounty Technologies déclarait avoir vendu au Canada près de cinq tonnes de saumon génétiquement modifié en provenance du Panama. Pour l’instant, il demeure impossible de répertorier les tablettes sur lesquelles ces saumons ce sont retrouvés, puisque le gouvernement canadien n’exige pas l’étiquetage des OGM.

Il se pourrait donc que plusieurs de ces poissons originaires de l’Amérique centrale soient déjà en vente au Québec. «Alors que les gens se posent de plus en plus de questions sur les aliments qui leur sont offerts, le Canada vient d’autoriser la vente du premier animal génétiquement modifié dans nos épiceries, sans même que l’on puisse savoir où il a été distribué», a pour sa part affirmé la chef du parti, Martine Ouellet. «C’est inacceptable que les familles du Québec soient soumises aux décisions unilatérales du Canada pour déterminer ce qui a sa place dans nos épiceries», a-t-elle poursuivi.

Divergence d’opinions

«Quand nous serons un pays, nous pourrons exiger l’étiquetage obligatoire des OGM, un pouvoir qui appartient actuellement au Canada. Nous pourrons alors nous assurer que les aliments vendus au Québec correspondent à nos valeurs, incluant la liberté de choix des consommateurs. Nous devons nous donner les moyens de contrôler ce qui se retrouve dans nos assiettes », a déclaré la chef bloquiste.

En mai dernier, le gouvernement canadien a rejeté pour la neuvième fois consécutive depuis 1999, un projet de loi obligeant l’étiquetage des OGM. Pourtant, une enquête menée par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec révélait en novembre dernier que pas moins de 82 % des Québécois et des Québécoises estiment que l’étiquetage des OGM est important ou très important, a souligné le Bloc.

«Nous ne faisons tout simplement pas les mêmes choix en matière de pêche, d’élevage et d’alimentation. Le Canada se trouve parmi les plus grands exportateurs d’OGM au monde. Le Québec mise plutôt sur des entreprises familiales destinées à nourrir la population, qui est d’ailleurs de plus en plus consciencieuse de ce qu’elle mange», a indiqué Marilène Gill par voie de communiqué.

 

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