Pendant le Festival Innu Nikamu, un atelier a été offert par Pierre Gladu aux artistes et aux groupes autochtones pour les aider à mieux composer avec le virage numérique auquel est confrontée l’industrie musicale. L’objectif était de leur transmettre des connaissances à ce sujet qui leur permettra d’en tirer un meilleur revenu.
Producteur de Florent Vollant, Pierre Gladu évolue dans l’industrie musicale depuis plus de 40 ans.
«On sait tous que Florent Vollant est un porte-parole des communautés autochtones et qu’il est très engagé en matière d’environnement. J’embrasse également ces causes avec le plus grand du plaisir. Comme l’industrie a beaucoup changé, je souhaite simplement leur donner accès aux revenus qui découlent de ce virage numérique», indique-t-il.
Par la transmission de ces outils, il espère les aider à bien tirer leur épingle du jeu, et surtout, leur permettre d’être mieux structurés. «J’en fais ma mission personnelle. Je veux qu’on puisse légitimer leurs œuvres et leur donner accès à ce nouveau marché. Je sais que l’intérêt est là. La production et la commercialisation sont des métiers complexes en soi, tient-il à préciser. Ils sont véritablement prêts à en apprendre tous les rouages.»
Selon M. Gladu, le public est prêt à accueillir cette diversité musicale et n’attend qu’à y avoir accès. «En ce moment, on ne voit que la pointe de l’iceberg. Le talent musical est là chez les Autochtones. Il ne faut pas prendre le public pour un con. Les gens ont envie d’apprendre de nouvelles choses et d’être déstabilisés, soutient-il. Pourquoi ne pas leur donner accès à cette diversité?»
Un marché parallèle
En acceptant de se joindre à ce mouvement, les artistes et les groupes autochtones auront à faire les choses différemment. «Ils ne devront plus se contenter du réseau des festivals autochtones et s’éloigner quelque peu de l’autoproduction. Avec la technologie qui change, ils sont confrontés directement à ces changements dans les habitudes de consommation, même dans les communautés. Beaucoup de gens n’achètent plus de copies physiques en ce moment», constate-t-il.
Dans un tel contexte, il devient essentiel qu’ils soient présents sur la plupart des plateformes de téléchargement et sur les sites d’écoute en continu, croit M. Gladu. Ce ne serait pas le cas en ce moment pour la plupart d’entre eux. «Le but ultime est que la musique autochtone puisse davantage circuler et ne pas s’adresser uniquement aux Autochtones. Je veux qu’elle se retrouve davantage sur la planète web. Il y a beaucoup à connaître en matière de libération des droits.»
Un «timing» parfait
Ceci s’accompagne d’une volonté des différents paliers gouvernementaux à soutenir davantage le talent autochtone. «On vit dans un village global, insiste-t-il. Les artistes et les groupes autochtones ont tout à gagner à transcender cette frontière invisible. J’aimerais qu’il y ait une catégorie musique autochtone à l’ADISQ. Pour l’instant, ce n’est pas envisageable, puisque les mises en candidature ne sont pas suffisantes».
Le virage se veut tout à fait justifié dans le contexte actuel, selon M. Gladu. «Si on écoute de la musique du monde et de différents styles sans pour autant en comprendre les paroles, on peut le faire aussi pour la musique autochtone. Les gens doivent avoir accès à cette culture. Il ne faut pas demander au peuple non autochtone d’embrasser cette culture, il faut leur donner le privilège de la découvrir. Il y a là une fontaine de talents incroyable», affirme-t-il.
Son parcours
À la tête d’Instinct musique, Pierre Gladu gère le parcours artistique d’Éric Lapointe, Hugo Lapointe, Valérie Lahaie et Florent Vollant. Par son travail, il voit à trouver du financement pour la réalisation de leurs différents projets artistiques et à gérer le calendrier de spectacles de ces artistes. De plus, il sert très souvent d’intermédiaire avec les représentants des médias, lors de demande d’entrevue. Il évolue dans le milieu musical depuis plus de 40 ans.
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