Exercice des couvertures: Une pertinente réflexion sur les impacts de la colonisation
L’exercice de couvertures permet aux gens de mieux comprendre la réalité autochtone.
L’exercice des couvertures se déroulera le 6 août, de 14h à 16h, au Musée Shaputuan. Avant tout ludique, il prend la forme d’un jeu de rôles ayant pour objectif de faire réaliser aux gens la place occupée par les autochtones sur le territoire. C’est en fait un outil de sensibilisation à l’histoire coloniale.
Dans un premier temps, les participants sont invités à placer des couvertures sur le sol. Certains d’entre eux auront à prendre le rôle des Autochtones et devront faire du troc avec les Blancs. Très rapidement, ils réaliseront que le territoire finira par se rétrécir. Le moment s’avère parfois émotif, selon les dires d’une Innue et facilitatrice accréditée, Marie-Émilie Lacroix. C’est elle qui animera cet exercice.
«Tout ça sert de prétexte sur ce qu’on peut faire pour en arriver à une vraie guérison. La colonisation n’a pas été vécue seulement par les Autochtones. C’est un exercice qui profite à tous. Ça peut parfois devenir émotif. Une chose est certaine, ça aide à faire tomber les préjugés. Ce n’est en rien miséreux. Je ne cherche pas ici à attirer la pitié», affirme-t-elle.
Des faits à rectifier
D’entrée de jeu, Mme Lacroix tient à rappeler que 623 nations autochtones occupent seulement 0,5% du territoire canadien. Elle ajoute que l’image véhiculée des Autochtones par les médias est très souvent trompeuse. «Il n’est pas vrai de dire que nous avons les mêmes droits. On veut sauver ce qui nous reste.
Il est difficile d’acquérir l’estime de soi dans un tel contexte, enchaîne-t-elle. Il faut rétablir le lien de confiance.»
Beaucoup reste encore à faire pour en arriver à cette guérison tant souhaitée par les Autochtones. «Il faut avancer sans renier le passé. Pour ça, il faut arriver à se sortir la tête de l’eau. Les séquelles laissées par les pensionnats tirent à leur fin. J’ai beaucoup d’espoir en la jeunesse, ajoute-t-elle. Notre assurance est de leur transmettre adéquatement notre culture. Ce sont leur racine. Cette différence, c’est leur richesse. Tout ça ne se fera pas du jour au lendemain.»
Un dialogue égalitaire
L’exercice se terminera par la circulation d’un bâton de parole qui permettra aux participants d’échanger sur la réalité autochtone dans une perspective renouvelée. «Ce que les gens vivent sur une heure, on l’a vécu pendant 300, ou 400 ans. Le peuple entier a été violé. Ça prend du temps à s’en remettre. La tradition revêt toute son importance. La solution ne doit pas venir des Québécois, mais bien des Autochtones. Ça exige de l’écoute», affirme-t-elle.
En marge du Festival Innu Nikamu, cette activité est présentée par l’organisme Développement et paix et par le Musée Shaputuan. Les personnes intéressées à vivre une telle expérience sont priées d’apporter leur propre couverture.
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