«Est en Ouest»: Une vision multiculturelle du territoire nord-côtier

Par Éditions Nordiques 29 juin 2017
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Les principaux artisans du projet «Est en Ouest», réalisé en collaboration avec PANACHE art actuel, qui ont pris part à son vernissage le 22 juin.

Initié par Sarah F. Maloney et réalisé en collaboration avec PANACHE art actuel, le projet Est en Ouest fait l’objet d’une exposition présentée au Musée Shaputuan jusqu’au 30 juillet. Il s’articule autour de la thématique du territoire et comporte des œuvres réalisées par un  groupe composé à parts égales d’artistes autochtones et non autochtones.

Les six artistes nord-côtiers émergents en arts visuels qui ont pris part à ce projet sont Catherine Arsenault, Florence Bayard, Sharon Ishpatao Fontaine, Stéphanie Pinette Simard, Dominique Rivard et Sue Vollant. Les œuvres qu’elles présentent  dans cette exposition prennent la forme soit d’un court-métrage, d’une sélection de photos, d’une installation, ou de la broderie sur coton.

Il s’agit d’une première expérience à titre de commissaire pour Sarah F. Maloney qui s’est jointe à l’équipe de PANACHE art actuel à l’automne 2016. «Je travaillais sur ce projet depuis 2 ans. Par mon implication auprès de PANACHE, j’ai vu là une belle opportunité pour la demande de bourses. Tout ça a facilité le montage financier du projet qui résulte d’un partenariat avec plusieurs organismes. De plus, la thématique de l’exposition cadre parfaitement avec la mission de ce collectif», soulève-t-elle.

Dès le départ, un souci a été apporté à la sélection des artistes à l’honneur dans l’exposition «Est en Ouest».  «Pour moi, il était impératif que la représentation sociodémographique soit paritaire entre les artistes autochtones et non autochtones», insiste Mme Maloney. «Je suis très heureuse d’avoir réussi à atteindre cet objectif. Une autre source de fierté est la diversité des œuvres présentées.»

Les traces de l’humain

Établie à Natashquan, Dominique Rivard est l’une des membres de ce collectif d’artistes autogérés. Mise au fait d’un appel de projets pour «Est en Ouest», elle n’a pas hésité à soumettre sa candidature. «J’adore le territoire naturel. Dans mes projets photographiques, je m’intéresse à l’intervention humaine», explique-t-elle. «Elles sont très souvent invisibles. C’est une constante dans mon travail artistique.»

La photographe souligne n’avoir pas eu de difficultés à choisir les deux photographies à l’honneur dans cette exposition. «Elles ont une composition semblable. Je savais pertinemment qu’elles pouvaient très bien cohabiter ensemble. Dans mon cas, le travail de recherche était en branle depuis longtemps. C’est-à-dire, bien avant la prise de la photographie. Ça part d’une idée que j’avais en tête. Je savais déjà quelle direction emprunter», soutient-elle.

Perpétuer la tradition

De son côté, Sue Vollant s’inspire de son parcours en arts visuels et des héritages traditionnels partagés par sa grand-mère. «C’est elle qui m’a appris la broderie. C’est une technique qui exige beaucoup de temps et surtout de concentration. Je suis très fière du résultat. Jeune, j’ai vécu dans le bois. J’ai appris beaucoup. C’est mon territoire. C’est ce que j’essaie de représenter. Je suis très attachée aux traditions innues. Ça fait partie de moi», affirme-t-elle.

Cette exposition a été réalisée grâce au soutien financier du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle a pour objectif de mettre en lumière l’art actuel dans la région, tout en offrant une expérience professionnelle importante pour les artistes sélectionnés.  Elle sera présentée dans deux autres lieux sur la Côte-Nord, au cours des prochains mois, détails à suivre.

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